Économique
Retour01 août 2018
Marmen a débuté le transport de tours d’éoliennes par train depuis Matane vers les États-Unis
©Photo L’Avantage gaspésien – Stéphane Quintin
Des investissements d’environ 2,5 M$ ont été nécessaires pour construire, au cours des derniers mois, une voie de raccordement de chemin de fer à proximité de l’usine Marmen de Matane afin de faciliter l’exportation de tours d’éoliennes vers les États-Unis. Un convoi vers le Kansas est en cours d’assemblage vers Québec et devrait partir d’ici à vendredi.
Depuis l’arrêt des appels d’offres au Québec dans le domaine de l’éolien, le marché de l’usine Marmen a été amené à se déplacer vers de nouvelles destinations ayant justifié des investissements d’environ 2,5 M$ à Matane, pour la construction d’une voie de raccordement au chemin de fer près de l’usine. « En 2018, 100 % de la production de l’usine est exportée du Québec, soit vers l’Ontario, soit vers les États-Unis », a expliqué le directeur de l’usine matanaise Éric Gauthier. Si le transport des composantes d’éoliennes vers la province voisine pourra continuer à s’effectuer par la route, avec un assemblage des trains aux alentours de Trois-Rivières, la part grandissante du marché américain a poussé l’entreprise à diversifier son offre de transport au départ de Matane.
©Photo L’Avantage gaspésien – Stéphane Quintin
Depuis le début de la semaine, un convoi quotidien de dix sections d'éoliennes part depuis Matane à destination de Québec, où est assemblé un plus long train qui partira, lui, vendredi, vers le Kansas.
Le marché d’exportation grandissant vers les États-Unis devrait augmenter le nombre d’expéditions de sections d’éoliennes par train depuis l’usine de Matane -Éric Gauthier, directeur de l'usine Marmen de Matane
« À court terme, pour des questions de compétitivité, le marché d’exportation grandissant vers les États-Unis devrait augmenter le nombre d’expéditions de sections d’éoliennes par train depuis l’usine de Matane, ce qui nous permet de transporter nos composantes plus loin à des coûts plus faibles », a-t-il poursuivi en précisant que les perspectives d’exportation pour l’entreprise matanaise, au cours des prochains mois, étaient surtout tournées vers le voisin américain. Dans l'éventualité où de nouveaux appels d'offres auraient lieu au Québec, le transport serait alors effectué par la route.
Un départ de convoi pour le Kansas cette semaine
Depuis lundi dernier, un convoi de dix sections d’éoliennes est assemblé tous les jours à proximité de l’usine Marmen de Matane, puis expédié vers Québec, où est assemblé un train plus gros de cinquante sections d’éoliennes, dans le but de partir vers le Kansas d’ici à la fin de la semaine. Le manque d’espace à Matane ne permettait pas d’assembler toutes les sections sur place, d’où la division du travail en cinq jours d’assemblage grâce à la nouvelle voie de raccordement vers le chemin de fer construite à proximité de l’usine pour un total de 2,5 M$, comprenant, selon M. Gauthier, un soutien du gouvernement provincial d’environ 500 000 $.
©Photo L’Avantage gaspésien – Stéphane Quintin
L'usine Marmen de Matane emploie présentement 175 personnes à temps plein, selon son directeur Éric Gauthier.
Le directeur de l’usine a expliqué que sans ces installations, des mises à pied auraient dû sans doute être envisagées à Matane. « La construction de ces voies ferrées était essentielle pour soutenir la cadence de production de l’usine de Matane et pouvoir satisfaire nos clients américains, sans quoi les composantes d’éoliennes auraient sans doute été conçues dans l’usine de Marmen Énergie du Dakota du Sud. On ne voulait surtout pas manquer ce train-là ! », a déclaré M. Gauthier, profitant de l’occasion pour rappeler son impatience de voir le dossier de cession du port de Matane être bouclé le plus tôt possible.
L’enjeu du port de Matane pour 175 emplois
Alors que l’annonce des termes de l’entente entre les gouvernements du Québec et du Canada au sujet de la cession du port de Matane devrait être imminente, le directeur de l’usine Marmen a rappelé à quel point la problématique de la capacité portante du port industriel était prioritaire pour l’entreprise et ses 175 employés à temps plein. « Nous croyons en l’usine de Matane et en la capacité de Marmen à continuer à représenter un chef de file dans le domaine de l’éolien mais il est certain qu’un port rénové qui nous permettrait de développer le transport de tours d’éoliennes par bateau serait alléchant pour les clients potentiels et nous donnerait la possibilité de voir encore plus loin et plus gros », a regretté M. Gauthier, dont le soupir désabusé en disait long sur l’impatience grandissante devant le retard pris par ces travaux jugés essentiels. « Il faut que ça bouge ! », a-t-il résumé en affirmant que jusqu’au début de l’année 2019, les carnets de commande de l’usine étaient remplis.
Le prochain départ par train de dix sections quotidiennes d’éoliennes pendant une semaine est prévu pour le mois de septembre. Du côté du transport routier, il n’y aurait plus de nouveaux départs prévus après octobre. Rappelons qu’au mois de juin, le transport de sections d’éoliennes par la 132 avait été interrompu à la suite de deux incidents, coup sur coup, ayant provoqué le renversement de remorques vers Métis-sur-Mer et Sainte-Flavie. À noter que la construction de la voie de raccordement de chemin de fer proche de l’usine de Matane était déjà prévue depuis plusieurs mois. Sur place, au cours des prochaines semaines, le nouveau site d’entreposage devrait recevoir plusieurs tours d’éoliennes à destination des États-Unis. Rappelons que l’usine de Marmen avait été construite en 2005 à Matane, avec une livraison des premières tours d’éoliennes en 2006.
©Photo gracieuseté Gaétan Morissette
Deux incidents routiers avaient eu lieu sur la route 132 au mois de juin, provoquant l'interruption temporaire du transport de tours d'éoliennes par cette voie depuis l'usine Marmen de Matane.
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