Société
Retour08 février 2017
Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca
Une triste 5e position pour Sainte-Anne-des-Monts
©Photo TC Media - Dominique Fortier
EN COLLABORATION AVEC JP THIBAULT - Les faits saillants du recensement 2016 portant sur la population et les logements ont été dévoilés ce matin.
Le retour du formulaire long a connu un engouement sans précédent avec un taux de réponse record de 98,4% - le plus haut taux depuis 350 ans. Statistique Canada avait précisé l'an dernier qu'il s'agissait du meilleur recensement de son histoire et les données quant à l'évolution démographique nous apprennent une foule de données intéressantes … et inquiétantes.
Parmi celles-ci, un tableau des 25 municipalités d'au moins 5 000 habitants (situées à l'extérieur d'une région métropolitaine) qui ont connu la plus forte décroissance. Les chiffres donnent l'écart précis entre 2011 et 2016. Sainte-Anne-des-Monts fait malheureusement partie du peloton de tête. De toutes ces villes d'un océan à l'autre, elle arrive au 5e rang de la pire croissance. En cinq ans, la population est passée de 6 933 à 6 437, pour une croissance de -7,2%. Il s'agit du pire résultat pour une ville du Québec (voir tableau en fin de texte). La Malbaie suit de près à -6,7% et Mont-Joli à -5,8%. De ces 25 municipalités en forte décroissance, il y en a 17 qui proviennent du Québec et des provinces de l'Atlantique, ce qui vient faire écho à l'un des faits saillants du recensement comme quoi le poids démographique du pays se déplace vers l'ouest du pays.
Facteurs et solutions
L'agente de migration pour Place aux jeunes, Pascale Landry, est consciente que la problématique existe et que les efforts doivent se poursuivre et même augmenter pour contrer ce phénomène. « L'exode est une chose mais il faut aussi considérer le vieillissement de la population et la mortalité qui n'est pas compensée en nombre de naissances. Nous avons un taux d'attraction très élevé en Haute-Gaspésie mais certains facteurs sont hors de notre contrôle. »
Pascale Landry estime que les élus locaux ont aussi un rôle à jouer pour favoriser l'attraction des familles dans la région.
Le maire de Sainte-Anne-des-Monts, Simon Deschênes est parfaitement d'accord avec cette position. « Il y a des choses que nous pouvons faire localement. On peut penser à des exemptions de taxes, à l'amélioration de notre offre d'éducation post-secondaire et au niveau de la rétention de nos aînés. »
Simon Deschênes croit qu'une partie du problème réside dans la faible offre de petits logements ou condominiums pour les personnes âgées. « Les aînés arrivent à un point où ils n'ont plus la force de s'occuper de leur grande maison. C'est pourquoi il faut réussir à leur offrir des logements adaptés à leurs besoins si on ne veut pas les voir quitter vers des villes plus grandes comme Rimouski. »
Il ajoute d'un même souffle que le gouvernement provincial a aussi un rôle crucial à jouer dans la rétention des gens dans les régions. « D'un côté, on nous annonce un Fonds de rayonnement des régions mais en même temps, on assiste à une centralisation des services vers les grandes villes. On n'a plus de directions régionales, on vide les laboratoires et on nous impose des mesures qui ne nous aident pas. »
Selon le maire de Sainte-Anne-des-Monts, la région doit absolument se faire entendre, et surtout comprendre, par le gouvernement provincial afin de contrer l'exode des citoyens. « On doit impliquer le maximum d'acteurs du milieu pour conserver nos acquis et contrer ce phénomène mais on doit sentir une volonté politique de nous aider dans nos efforts de rétention. »
Nouvellement membre de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), Sainte-Anne-des-Monts a maintenant un siège au caucus de centralité qui se veut un comité pour défendre les intérêts des villes centres des régions. « Ces plus récentes données au recensement feront assurément l'objet de discussion lors de nos prochaines rencontres », conclut Simon Deschênes.
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