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Retour21 septembre 2018
Les safaris d’automne attirent près de 200 personnes à la réserve faunique de Matane
©Photo L’Avantage gaspésien – Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Les safaris d’automne de la réserve faunique de Matane, initiés depuis cette année, ont déjà attiré pas loin de 200 visiteurs depuis le 4 septembre. Ils mettent l’accent sur l’observation faunique de trois espèces emblématiques du territoire : le castor, l’original et surtout l’ours noir.
Cherchant à profiter des atouts que lui réservent son écosystème et sa biodiversité, la réserve faunique de Matane a mis en place une nouvelle activité d’interprétation cette année sur son territoire, l’organisation de safaris d’automne permettant à des groupes d’une douzaine de personnes de se plonger au cœur du grand remue-ménage de septembre, notamment propice à l’observation des ours. Près de 200 personnes y ont pris part jusqu’à aujourd’hui, venant offrir des pistes de développement intéressantes pour l’avenir de la réserve.
Arrière-petit-fils d’un garde-chasse ayant travaillé au poste d’accueil John, Dereck Blouin-Perry a suivi les traces de son aïeul en étudiant dans le domaine de la protection de la faune, ce qui lui a permis, entre autres, de travailler avec des chiens de traineau et de se spécialiser dans l’observation des ours noirs. Intéressée par son bagage de 10 ans comme guide naturaliste, la réserve faunique de Matane, occupée à réfléchir à des pistes de développement touristique, l’a convaincu de revenir travailler dans la région, d’où sa famille est originaire, pour définir de nouvelles activités d’interprétation propres à faire de la réserve une référence dans le domaine de l’observation faunique. À cette occasion, voulant profiter du remue-ménage automnal qui accompagne les préparatifs du castor avant l’hiver, de l’ours avant l’hibernation et de l’orignal en période de rut, le guide a proposé de développer, pour une première édition, un nouveau type de safari adapté au début de l’automne et aux avantages entourant cette saison.
©Photo L’Avantage gaspésien – Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Plusieurs centaines d'ours noirs fréquentent la réserve faunique de Matane, où ils montrent une activité accrue en septembre, à l'approche de leur période d'hibernation.
©Photo L’Avantage gaspésien – Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
En prévision de l'hiver, les ours noirs deviennent de véritables estomacs sur pattes, ce qui est propice à leur observation dans la réserve.
« Historiquement, les réserves ont concentré leurs activités autour de la chasse en septembre, avec laquelle concilier des sorties touristiques reste un défi. Nous avons voulu profiter d’une zone sanctuarisée près de l’Étang-à-la-Truite pour y développer l’observation des ours et tenter de démystifier les préjugés tenaces qui entourent l’animal, considéré comme le grand méchant loup de la Gaspésie. Concernant l’observation de l’orignal, le défi est plus difficile et repose sur le succès des appels en période de reproduction. Quand on parvient, devant un groupe d’une dizaine de personnes, à établir une communication avec un orignal qui cherche à interagir avec toi, c’est la plus grande poussée d’adrénaline que je connaisse. Pouvoir l’observer, libre et sauvage, dans son habitat naturel, est un coup de dé qui n’est pas dénué d’attrait, même si le taux de succès est moins fort qu’avec l’observation des ours », a expliqué Dereck Blouin-Perry.
Les potentialités de la réserve de Matane
Depuis le 4 septembre, près de 200 personnes, dont une majorité de touristes, ont pris part aux safaris d'automne, qui ont été suivis aussi par une trentaine d’étudiants du Cégep de Matane. Pour ces derniers, parmi lesquels l’établissement compte environ 41 % d’étrangers, le dépaysement a été garanti. Orientés autour du castor, de l’ours et de l’orignal, les safaris d’automne de la réserve de faune sont l’occasion d’en apprendre davantage sur ce territoire de 1 275 km² riche en vasières et en biodiversité, les Chic-Chocs abritant par exemple des couples nicheurs d’aigles royaux.
©Photo L’Avantage gaspésien – Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Le guide naturaliste Dereck Blouin-Perry, à l'origine du développement des safaris d'automne dans la réserve, cherche à attirer un orignal en profitant des effets comportementaux de la période de rut.
©Photo L’Avantage gaspésien – Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
La densité des orignaux dans la réserve faunique de Matane s'explique notamment par la quantité de vasières présentes sur ce territoire.
La sortie, d’une durée approximative de 5 h et ouverte à un groupe de 14 personnes, permet d’en apprendre davantage sur le rôle fondamental joué par le castor, véritable architecte de la forêt boréale, grâce à qui les écosystèmes s’enrichissent de nouvelles zones humides, profitables à de nombreuses espèces. Le safari permet aussi de mieux comprendre le comportement des ours à l’approche de l’hiver et de récolter une foule de détails sur la faune emblématique des lieux. Dans cet habitat naturel parsemé de montagnes et de lacs, le moindre craquement, la plus petite ombre entraperçue parmi les arbres, suscitent l’espoir d’une observation mémorable.
« La réserve faunique de Matane est pionnière dans le domaine de l’observation en milieu naturel. Elle organise elle-même ses activités touristiques, qui sont généralement l’affaire des parcs nationaux. D’autres sorties pourraient avoir lieu l’année prochaine. Notre objectif est de devenir une référence dans le domaine afin d’en faire profiter la région au maximum, à travers par exemple des partenariats avec le secteur hôtelier », a déclaré le guide naturaliste à l’origine de ces observations automnales, Dereck Blouin-Perry. À noter qu’un groupe de défenseurs de l’environnement, le comité de protection des monts Chic-Chocs, souhaite protéger depuis plusieurs années la partie montagneuse de la réserve faunique pour limiter les dégâts provoqués par l’industrie sur la biodiversité du territoire, riche d’un fort potentiel de développement touristique.
Le transport est fourni à partir du poste d’accueil John de la réserve. L’activité, offerte à partir de 6 ans, devrait se poursuivre jusqu’au 2 octobre. Plus de détails en appelant au 418 224-3345, poste 1.
©Photo L’Avantage gaspésien – Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Les safaris d'automne sont l'occasion de profiter d'une zone sanctuarisée près de l'Étang-à-la-Truite, où la chasse est interdite.
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