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Retour19 mars 2019
La STQ tire un trait définitif sur l’Apollo, après un mois houleux d’utilisation à la traverse de Matane
Traverse Matane–Godbout–Baie-Comeau
©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Arrivé à Matane le 28 janvier 2019, l’Apollo a finalement été retiré de la flotte de la STQ moins de deux mois plus tard, après un parcours chaotique à la traverse.
Dans une allocution publique du 19 mars, le PDG par intérim de la Société des traversiers du Québec, Stéphane Lafaut, a annoncé qu’après une rencontre avec le ministre des Transports, il avait décidé de mettre fin définitivement à l’utilisation du navire Apollo, acheté en janvier dans la précipitation de l’arrêt prolongé du F.-A.-Gauthier. M. Lafaut estime que le navire aura coûté jusqu’à présent pas moins de 3,5 M$. Il a fait le point sur la situation à la traverse Matane–Côte-Nord et le navire de remplacement permanent en cours d’achat par la compagnie.
Sans même attendre le bilan des enquêtes menées à l’interne et par le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) à la suite de la collision survenue au quai de Matane samedi dernier, le PDG de la STQ a jugé « évident » que l’Apollo n’était plus en mesure d’offrir un service satisfaisant à la traverse Matane–Baie-Comeau–Godbout, dans l’attente du retour en opérations du F.-A.-Gauthier. « Les employés ont travaillé extrêmement fort au cours des dernière semaines pour rendre et maintenir l’Apollo en fonction mais le temps est venu de concentrer nos efforts vers le futur. J’ai pris cette décision en raison du risque élevé d’un bris potentiel sur un navire d’un tel âge, de l’ampleur des travaux qui seraient nécessaires afin de remettre le navire en état, des coûts associés et de mon souci de focusser les efforts du personnel de la STQ sur l’achat et l’opérationnalisation d’un navire de relève et surtout la remise en service du F.-A.-Gauthier », a déclaré Stéphane Lafaut le 19 mars, après avoir rencontré dans la matinée le ministre des Transports, François Bonnardel. Le PDG par intérim de la STQ a voulu préciser qu’une navette aérienne allait être mise en place sept jours sur sept et que le CTMA Voyageur viendrait en renfort dès le 21 mars à Matane.
©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Le 25 février, l'Apollo avait heurté le quai de Godbout avant de revenir à Matane pour subir des réparations. Une nouvelle collision est survenue le 16 mars, cette fois-ci à la traverse de Matane.
« Le navire avait reçu la permission de naviguer de toutes les autorités réglementaires. » - Stéphane Lafaut, PDG par intérim de la Société des traversiers du Québec
Une mise au point sur l’achat de l’Apollo
Tout en soulignant sa déception devant une telle tournure des événements, M. Lafaut a souhaité revenir sur les circonstances inédites de l’acquisition de l’Apollo au mois de janvier, à l’époque où François Bertrand était encore en poste. « Le navire était en opération au Canada au moment de l’acquisition, soumis aux mêmes réglementations que la STQ et il était certifié par toutes les autorités au niveau de son état de navigabilité. Il s’agissait donc d’un achat de bonne foi, dans un contexte d’urgence. C’était aussi le seul navire disponible. Lors de son arrivée à Matane, à la demande de Transports Canada et de la société de classification, la STQ a réalisé de nombreuses réparations et procédé à des vérifications selon ses propres standards. À ce jour, tous les éléments soulevés par Transports Canada ont été réparés et le navire avait reçu la permission de naviguer de toutes les autorités réglementaires », a-t-il tenu à préciser, en ajoutant que les gens de la STQ n’avaient pas effectué d’inspection du navire avant son achat et qu’en raison du caractère usager du traversier, aucune garantie de remboursement n’était disponible. En tout, selon Stéphane Lafaut, sans compter les sommes nécessaires à sa réparation ni celles d’un éventuel démantèlement, l’Apollo aura coûté jusqu’ici près de 3,5 M$, soit environ 1,4 M$ de plus que son coût d’achat. « On se devait de mettre fin aux services de l’Apollo en raison des coûts qui ne cessaient d’augmenter », a résumé le PDG de la STQ, en indiquant que toutes les options étaient sur la table quant à l’avenir de ce traversier construit en 1970, dont la compagnie va désormais chercher à retirer le maximum, en en revendant par exemple plusieurs matériaux. À titre de comparaison, le démantèlement du Camille Marcoux en 2017, 43 ans après sa construction, avait coûté 2,3 M$.
©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Les coûts totaux engendrés selon le PDG de la STQ par l'Apollo avoisinent les 3,5 M$, en comptant son coût d'achat de 2,1 M$.
« Plus cette situation chaotique va perdurer, plus l’image de la desserte maritime en restera affectée. Il faut redonner de la crédibilité à cette traverse » - Jérôme Landry, maire de Matane
Un nouveau navire de relève d’ici à l’été
Dans le cadre des négociations contractuelles en cours pour l’achat d’un navire de remplacement plus récent par la STQ, le PDG de la compagnie a profité de sa conférence de presse pour annoncer que des inspections additionnelles avaient été effectuées sur ce prochain traversier dont l’entrée en service devrait avoir lieu avant l’été, en attendant le retour du F.-A.-Gauthier, toujours sous le coup d’une enquête destinée à identifier les raisons ayant entraîné les défaillances de ses propulseurs au mois de décembre. M. Lafaut a expliqué qu’en cas d’achat d’un navire à l’étranger, il fallait aussi prendre en compte le temps consacré à la mise aux normes canadiennes du navire et l’entraînement des équipes de la compagnie à son maniement. Il a confirmé par ailleurs avoir demandé que des tests supplémentaires soient réalisés pour s’assurer de la viabilité de cette future acquisition. « On n’a jamais vécu une situation pareille. C’est assez incroyable. Lorsque j’ai appris la nouvelle de la dernière collision, j’étais convaincu que c’était une blague. Plus cette situation chaotique va perdurer, plus l’image de la desserte maritime en restera affectée. Il faut redonner de la crédibilité à cette traverse », avait réagi le maire de Matane au lendemain de l’accident survenu le 16 mars, impatient de voir arriver le prochain navire de relève.
©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Le CTMA Voyageur assurera la relève pendant plusieurs jours en compagnie de navettes aériennes.
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