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10 juillet 2019

Entrée en service du Saaremaa I, retour du F.-A.-Gauthier, vente de l’Apollo : le PDG de la STQ se confie

Traverse Matane–Godbout–Baie-Comeau

Saaremaa I traversier STQ

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien

Le Saaremaa I, acquis en Europe au coût de 39 M$, a effectué sa première traversée commerciale entre Matane et la Côte-Nord le mercredi 10 juillet.

Alors qu’après sept semaines d’opérationnalisation le Saaremaa I effectuait, le mercredi 10 juillet, sa première traversée vers la Côte-Nord ouverte aux passagers, le PDG de la Société des traversiers du Québec, Stéphane Lafaut, était présent à la gare fluviale de Matane pour faire le point sur le dossier.

Depuis son arrivée à Québec le 21 mai, le Saaremaa I, auquel le chiffre a été arrimé pour le différencier d’un navire homonyme, « saaremaa » étant la traduction estonienne du mot « île », a terminé son processus de mise aux normes nationales en sept semaines, après des travaux estimés entre 5 à 6 millions, s’ajoutant au coût d’achat du navire, de 39 M$. « Les standards ne sont pas nécessairement similaires en Europe et en Amérique du Nord. On a travaillé sur les écoutilles, les ascenseurs, le système incendie. On a refait aussi le pont des véhicules, avec de nouvelles lignes mieux adaptées à nos gabarits d’autos », a résumé Stéphane Lafaut en félicitant Groupe Océan pour son travail, partenaire majeur de cette opérationnalisation.

Cette dernière a compris aussi une cinquantaine de manœuvres d’accostage, des exercices d’évacuation et l’entraînement des équipages, dont M. Lafaut a mentionné la fébrilité à l’approche de ce premier voyage. « Certains employés qui étaient en congé sont venus nous donner un coup de main. Nos équipes ont travaillé d’arrache-pied pour mettre en service le navire avant les vacances de la construction », a poursuivi le PDG de la STQ, en précisant qu’aucuns travaux n’avaient été nécessaires au niveau des quais et qu’une deuxième phase d’ajustements aurait lieu plus tard sur le navire, pour le conformer aux standards de la société d’État. « Les travaux qu’il nous reste à effectuer concernent la peinture extérieure, la qualité des divans, le remplacement des prises électriques de 220V, qui sont munies présentement d’adaptateurs, ou encore des ajustements au niveau de la passerelle, pour l’embarquement des piétons ».

Stéphane Lafaut PDG STQ Société des traversiers du Québec

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien

Stéphane Lafaut, PDG de la Société des traversiers du Québec.

Le F.-A.-Gauthier de retour cet hiver     

Désormais dotée d’un navire de remplacement permanent opérationnel et ne souffrant d’aucune restriction de navigation (son prédécesseur, le Félix-Antoine-Savard, avait dû rester à quai plusieurs fois en raison de la hauteur des vagues), la STQ maintiendra néanmoins ses liaisons aériennes jusqu’au 31 juillet, à raison de deux allers-retours quotidiens.

Quant au Saaremaa I, il a une capacité de 600 passagers (dont 300 places assises) et de 110 voitures, réparties sur deux ponts (en raison du gabarit plus imposant des véhicules en Amérique du Nord, la capacité de 150 places a été finalement revue à la baisse), soit presque l’équivalent du F.-A.-Gauthier, capable d’embarquer 800 passagers et 180 véhicules.

« Entendons-nous bien, le Saaremaa I reste un navire de remplacement mais le traversier officiel de Matane–Godbout-Baie-Comeau est le F.-A.-Gauthier. Le navire a été remis en cale sèche hier. J’ai donné l’autorisation de remonter les propulseurs, pour le remettre en service d’ici au début de l’hiver », a expliqué Stéphane Lafaut, en reconnaissant que la nature des problèmes mécaniques rencontrés par le navire n’était pas encore connue.

Félix-Antoine-Savard traversier STQ

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien

Contrairement au Saaremaa I, le Félix-Antoine-Savard, utilisé comme traversier de remplacement temporaire, ne pouvait pas naviguer avec des vagues de plus d'1m50 de hauteur.

« S’il avait fallu attendre la conclusion de toute l’enquête, le F.-A.-Gauthier n’aurait pas pu revenir en service avant un an, ce que je trouvais inacceptable. » - Stéphane Lafaut, PDG de la Société des traversiers du Québec

« S’il avait fallu attendre la conclusion de toute l’enquête, le F.-A.-Gauthier n’aurait pas pu revenir en service avant un an, ce que je trouvais inacceptable. On va donc remonter les propulseurs avec les nouvelles pièces reçues et ajouter des capteurs pour les surveiller. Je vais demander aux équipages de revoir les protocoles d’utilisation s’il y a lieu. J’ai demandé aussi aux équipes de devancer à cette années la cale sèche réglementaire de 2020 », a-t-il poursuivi, en rappelant que les assureurs avaient confirmé qu’ils allaient débourser de l’argent pour le F.-A.-Gauthier. « Il reste à nous entendre sur les dépenses qui seront recevables ou non », a-t-il enchaîné, en ajoutant qu’après le remontage des propulseurs, de nouveaux essais techniques seront effectués en mer, dans l’attente d’une nouvelle certification de Transports Canada.

Redresser l’image de la société     

Pour le président de la STQ, à qui le ministre des transports avait donné carte blanche pour réorganiser la société d’État l’hiver dernier, et qui a reconnu qu’avant ce jour, la situation à la traverse n’était pas optimale et que des leçons devaient être tirées de cette saga, un rapport officiel sera publié dans plusieurs mois pour détailler les sommes exactes engendrées par l’arrêt du F.-A.-Gauthier, entre l’achat de deux navires de remplacement, les travaux réalisés pour les rendre opérationnels ou encore la réservation de la desserte aérienne.

Quant à l’Apollo, construit en 1970, navire de remplacement éphémère que la STQ cherche à revendre après sa mise en rancart le 19 mars, son sort devrait être fixé d’ici à la fin de l’été. « Les offres que nous avons reçues jusqu’à présent n’étaient pas concluantes », a déclaré Stéphane Lafaut, qui n’a pas voulu se prononcer dès à présent sur la question de son recyclage. Des discussions sont aussi en cours pour envisager d’autres mesures compensatoires pour le milieu, affecté par la fermeture de l’autoroute fluviale entre les deux rives.

Saaremaa I traversier STQ

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien

Le Saaremaa I a une capacité d'accueil d'environ 110 véhicules.

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