Rivière-à-Claude inaugure son parc de la paix en présence de dignitaires et de vétérans très émus

Seul monument commémoratif de ce type installé au Québec, dans une municipalité, le long du fleuve Saint-Laurent, qui a été aux premières loges des attaques de sous-marins allemands durant la Seconde guerre mondiale, le parc de la paix de Rivière-à-Claude a été aménagé le long de la route 132, juste avant le virage descendant au coeur du village, sur le terrain du vétéran Allen Tremblay. Le site, qui avait pu voir le jour notamment grâce à une subvention de 25 000 $ du ministère des Anciens combattants, a été inauguré en fin de semaine en présence de nombreux vétérans et de plusieurs invités d’honneur, dont le lieutenant-gouverneur du Québec, Michel Doyon. Consacré par le diacre Noël-Denis Samson, père de deux vétérans, le site accueillait aussi, entre autres, le maire de Rivière-à-Claude, Réjean Normand, le préfet de la MRC de la Haute-Gaspésie, Allen Cormier, la députée Méganne Perry Mélançon, le président de la Compagnie Canada, François Joyet, créée pour appuyer les militaires et leurs familles grâce à des programmes de bourses et des activités caritatives, ainsi que Patrice Roy, de Radio-Canada, ayant survécu en 2007 à une attaque des talibans lors d’un reportage en Afghanistan.

Le devoir de mémoire      

Toutes les personnalités présentes se sont accordées sur un point, le devoir de mémoire envers toutes celles et ceux qui ont servi en Afghanistan, la plus longue guerre jamais menée par le pays depuis la guerre de Corée (1950-1953). « J’ose espérer que cette belle devise du Québec soit un moyen de nous souvenir de ces héros qui ont donné leur vie pour les valeurs de liberté et de démocratie qui nous sont si chères », a déclaré le lieutenant-gouverneur, pour l’arrivée duquel, sous un soleil radieux, une garde d’honneur s’est mise au garde-à-vous au son de la cornemuse du Matanais Benoît Poulin.

« Ça fait quatre ans qu’on essaie de placer un véhicule blindé commémoratif au Québec. C’est ici que ça s’est fait », a souligné M. Joyet, en félicitant la ténacité de Jacques Bouchard, à l’origine du projet. Rendant hommage à son père, ayant pris part au débarquement de Normandie, Allen Cormier s’est réjoui que le seul monument de ce type au Québec figure dans la MRC. Quant au maire de Rivière-à-Claude, dont le fils était en mission en Afghanistan, il a évoqué les appréhensions qui glacent le sang à chaque coup de téléphone reçu et a salué l’exemple de dignité, de courage et d’abnégation des vétérans.

Une cérémonie émouvante

Au cours de la cérémonie d’inauguration, les différents dignitaires présents ont procédé au dévoilement d’une plaque contenant le nom des 162 Canadiennes et Canadiens ayant perdu la vie durant le conflit. Plusieurs personnes sont venues s’y recueillir durant l’après-midi. Par la suite, une autre plaque commémorative a été dévoilée, directement installée sur le véhicule blindé, devant lequel plusieurs prises de photos ont été réalisées en présence du lieutenant-gouverneur du Québec. Des couronnes de fleurs ont été déposées enfin au son de la cornemuse au pied du monument des anciens combattants, face au fleuve. Parmi les personnes invitées à prendre part à ce geste symbolique figurait notamment Josée Simard, mère de la soldate Karine Blais, de Les Méchins, ayant perdu la vie en 2009.   « Des repères sont nécessaires pour ne jamais oublier. Ce parc en est un », a conclu Jacques Bouchard, instigateur du projet de parc de la paix, très ému de voir l’accomplissement d’un travail de longue haleine.