Crise du logement : le temps presse pour une famille de Matane

HABITATION

©Photo Noé Millette-Lamoureux

Seulement 2 à 3 % des logements sont disponibles en Matanie.

Une famille de six de Matane pourrait se retrouver à la rue le premier juin. Alors que la maison qu’elle loue a été vendue et que les nouveaux propriétaires en prendront possession à cette date, les recherches d’un nouveau foyer sont urgentes et infructueuses.

« Depuis le mois de novembre, on cherche activement entre Ste-Anne-des-Monts, Amqui et Rimouski et on ne trouve rien », explique la mère de la famille, Caroline Bujold. Elle mentionne aussi que « quand on est seul, vivre temporairement chez un proche n’est pas un problème. Mais quand on est une famille de six, ça complique la tâche. »

Les recherches pourraient continuer à être compliquées pour la famille matanaise, puisqu’il n’y a pas beaucoup d’offres sur le marché. « Si on se fie aux statistiques de la SHQ (Société d’habitation du Québec), on a un taux entre 2 et 3 % de logements disponibles dans la région de Matane. La réalité, c’est qu’on frise le zéro », explique le coordonnateur d’Action logement de l’Est, Sylvain Dubé.

La mère de quatre enfants envisage désespérément toutes les options, même celle de changer complètement de paysage. « J’ai exploré la possibilité de déménager ailleurs dans le Bas-Saint-Laurent et de changer d’emploi. »

Alors que la crise du logement est majoritairement associée aux grands centres, les experts de la région s’entendent afin de déclarer la pénurie ici aussi. « On est définitivement en crise. Il n’y a pas de logements en Matanie, et il y a encore moins de maisons à louer », affirme une travailleuse du Service d’aide à la recherche de logement de La Matanie.

Pascal Bérubé en mode solutions

Le député de Matane-Matapédia Pascal Bérubé est aussi bien conscient de cette pénurie. Il explore plusieurs pistes de solutions afin de contrer cette crise dans la région, à commencer par la construction de nouveaux logements. « Dès qu’on a un promoteur, il faut en prendre soin. On peut faire preuve d’audace aussi. L’enjeu des mini maisons, je trouve ça intéressant. La municipalité de Price, dans ma circonscription, va aménager un écoquartier avec des mini maisons. Ça fait sourire les gens, mais il y a un vrai intérêt de la part des gens pour ce type de maison. »

Le député suit aussi de très près la situation des logements touristiques non réglementaires dans la région. « Ce qu’on a appris récemment sur les AirBnb est intéressant parce que l’offre illégale dans l’Est-du-Québec est très importante, et si certains AirBnb ne se conforment pas, ça va faire autant de logements disponibles qui vont revenir sur le marché. »

Des extensions des réseaux routiers sont aussi envisagées par Pascal Bérubé. « Il y a aussi les gens qui veulent se faire construire de nouvelles maisons. Ça va passer par l’aménagement de nouvelles rues, dans les municipalités ou en milieu rural. »

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