09 mai 2023

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

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©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

Christian Paquet, gérant du VapeÉlite de Matane.

Christian Paquet est le gréant de la boutique VapeÉlite qui cohabite avec SnackÉlite, un magasin de bonbons et boissons exotiques sur la rue St-Pierre. Pour lui, la décision du ministre de la Santé, Christian Dubé, de réglementer le tabagisme électronique est un non-sens. « Nos clients achètent principalement des saveurs fruitées. C’est d’ailleurs le principal attrait pour les fumeurs qui tentent d’arrêter la cigarette. Sans ces saveurs, plus rien ne les empêche de retourner vers la cigarette », explique-t-il.

De son côté, le gouvernement soutient que cette nouvelle règlementation a pour but de faire chuter l’attrait pour le tabagisme électronique, spécialement chez les mineurs. À cet argument, Christian Paquet soutient que les vapoteuses sont déjà illégales chez les 18 ans et moins. « Nos clients sont majeurs et nous avons des caméras pour nous assurer que nos employés demandent systématiquement les cartes d’identité aux clients. J’ai moi-même déjà refusé à un adulte d’acheter des vapoteuses parce que je l’avais entendu parler avec son adolescent au téléphone quelques instants avant la transaction. »

Et qu’en est-il de la portion dédiée aux bonbons exotiques? « Elle est séparée du coin vapotage qui se retrouve à l’arrière du magasin. Les mineurs n’y ont pas accès et ne voient même pas ce qui s’y retrouve puisque la section est entièrement cachée du reste du magasin. Si l’on compare avec un dépanneur traditionnel où les cigarettes et les vapoteuses sont directement en arrière du comptoir-caisse, on peut affirmer que c’est encore plus difficile pour les mineurs d’avoir accès à nos produits de vapotage », souligne Christian Paquet. 

Estimant que le vapotage est moins dommageable que le tabac traditionnel, le gérant de VapeÉlite est d’avis que le gouvernement ne fera qu’encourager la contrebande ou l’achat illégal en ligne. De plus, il se questionne sur le bien-fondé d’une telle règlementation alors que plusieurs produits du cannabis sont en vente avec des saveurs à même les SQDC tout comme l’alcool qui multiplie les arômes et les goûts attrayants et qui sont également disponibles dans les sociétés des alcools du Québec.

Finalement, il y a aussi l’argument économique évoqué par le gérant de VapeÉlite. « Si on doit fermer boutique, ce sera des emplois de moins, probablement au profit du commerce illégal ou de l’achat en ligne. Interdire les saveurs au Québec et même au Canada n’empêchera pas les vapoteurs de s’en procurer ailleurs. »

Christian Paquet conclut en parlant d’une imposante communauté qui soutient le maintien des saveurs dans les vapoteuses. La coalition des droits des vapoteurs du Québec a d’ailleurs un site internet pourlessaeurs.ca sur lequel les gens sont invités à écrire au gouvernement afin de demander à ce dernier de faire volte-face sur sa décision.