Culture
Retour31 mai 2023
Noé Millette-Lamoureux - redactionmatane@medialo.ca
Romain Pelletier : archiver l’histoire de Matane une photo à la fois
50 ANS DE PHOTOS
©Photo Noé Millette-Lamoureux
Romain Pelletier devant deux photos de son exposition.
Romain Pelletier présente actuellement une exposition de 525 photos prises depuis les années ‘70 intitulée 50 ans d’images, à l’événement PHOS se tenant à l’ancienne boulangerie sur l’avenue d’Amours à Matane. En voici un peu plus sur l’homme derrière la lentille la plus connue de La Matanie.
Des photos, M. Pelletier en a pris au fil de sa longue carrière de photojournaliste. Entre 200 000 et 300 000, à ses dires. Cette passion lui provient de ses deux parents, qui en prenaient des tonnes lorsqu’il était enfant. « Mon père en prenait des photos. Il m’avait dit de ne pas en faire parce qu’il n’avait pas réussi, il était trop en avance. Dans le temps il y avait deux ou trois photographes et c’était bien assez. Mon père aimait la photo et ma mère aussi, donc peut-être que ça m’a marqué », affirme Romain Pelletier, fils de Réal Pelletier et de Lucille Talbot.
Après avoir déménagé à Montréal et à Gaspé durant son enfance, M. Pelletier et sa famille sont revenus à Matane, où il est né, à la fin de l’école primaire. Lorsqu’est venu le temps de choisir un cours au cégep, c’est vers la photographie qu’il s’est dirigé. « C’était la première année au cégep et je ne savais pas trop où aller. J’ai été dans ce qui avait l’air le plus amusant. J’ai fait partie de la première cohorte du cours de photo au Cégep de Matane. » Après les études collégiales, l’homme maintenant âgé de 68 ans s’est dirigé en histoire à l’université Laval. C’est en 1979 qu’il a commencé sa carrière de photojournaliste.
Le Matanais considère qu’il n’est pas plus photographe que journaliste et explique que c’est d’être multidisciplinaire qui l’anime. « Je dirais que je ne suis ni l’un ni l’autre. Je ne suis pas photographe parce qu’un photographe ne se casse pas la tête avec le journalisme. Si tu es journaliste en même temps, il faut que tu prennes des notes. L’inverse est aussi vrai, je ne peux pas prendre trop de notes parce que je dois prendre des photos. C’est un mélange des deux. L’avantage, c’est que je peux choisir les meilleures photos en lien avec mon texte. »
La plupart des photos prises par Romain Pelletier ont été capturées dans sa Matanie natale. Pour lui, il n’est pas nécessaire de faire le tour du monde pour immortaliser des trésors. « Quand on est jeune, on pense toujours que c’est meilleur à l’extérieur. Lorsque je suis allé au Maroc et en Tunisie, j’ai réalisé que ce n’est pas parce que les cultures sont différentes que c’est plus intéressant. C’est aussi bon quelqu’un qui a une tuque des Canadiens sur la tête à Saint-Jean-de-Cherbourg. Pour moi, Matane, c’est le centre du monde. On peut tout faire ici. Il y a tout ici. »
Les images exposées par M. Pelletier sont majoritairement des gros plans et des portraits de « gens ordinaires ». La proximité est la signature du photographe. « J’aime ça être proche. Mes photos sont souvent prises de très près. Tu te sens près des gens, tu ressens ce qu’ils vivent. » On retrouve aussi plusieurs photos de la vie de tous les jours. « C’est ça qui est le fun. J’en ai pris des vedettes, mais ce qui est intéressant ce sont les gens ordinaires, les gens d’ici. Je trouve que le banal, c’est le meilleur. »
En plus d’être un grand passionné d’histoire, M. Pelletier est un assoiffé de connaissances. Il est toujours à la recherche de nouveaux sujets à découvrir et a très souvent un livre à la main. Ses attirances pour le savoir et la lecture l’ont poussé à apprendre plusieurs langues. Il est capable de lire le français, l’anglais, l’espagnol, l’italien et est en train d’apprendre le russe, l’ukrainien et l’arabe. « J’apprends les langues par moi-même, avec des livres. J’aimerais me rendre à 10. »
Romain Pelletier : 50 ans d’images
Pour les visiteurs de l’exposition, l’expérience est un véritable voyage à travers les époques. « Ça nous fait chaud au cœur, ça nous rappelle des souvenirs du bon vieux temps. Ça nous émerveille. On regarderait l’exposition encore et encore, on ne se tanne pas », expriment les sœurs Suzanne et Nancy Thibeault.
Les deux Matanaises sont heureuses de pouvoir compter sur Romain Pelletier pour archiver l’histoire de la ville. « Ça prend quelqu’un qui est passionné. On est chanceux de l’avoir. »
©Photo Romain Pelletier
Des pêcheurs de capelan.
©Photo Romain Pelletier
Une compétition de camions 4x4.
©Photo Romain Pelletier
Des pêcheurs de saumon dans le centre-ville de Matane.
©Photo Romain Pelletier
Le parc des Îles de Matane.
©Photo Romain Pelletier
La mascotte Pincette défile sur la rue St-Jérôme lors du Festival de la Crevette de Matane.
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