Santé
Retour27 septembre 2023
Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca
Le syndicat dénonce la clause bilingue d’embauche pour les infirmières
SOINS DE SANTÉ
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Les postes affichés contiennent une clause exigeant le bilinguisme des candidats.
Le Syndicat des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l’Est du Québec juge inacceptable que le CISSS-Gaspésie exige le bilinguisme de la part des candidats aux différents postes affichés.
Pour le représentant syndical, Pier-Luc Bujold, c’est une clause qui ne fait aucun sens. « Depuis toujours, nos infirmières qui ne sont pas bilingues réussissent à se débrouiller pour communiquer avec la clientèle non-francophone, soit en demandant à un collègue de l’aider, soit en utilisant un traducteur électronique ou avec le soutien d’un proche du patient. En aucun cas, les patients anglophones sont moins bien traités ». martèle-t-il.
Pour ce dernier, cette clause est discriminatoire et n’a aucune raison d’être. « Les employés sont suffisamment professionnels et connaissent tous un minimum d’anglais pour pouvoir communiquer l’essentiel avec un patient. Je n’ai jamais vu personne repartir de l’hôpital sans avoir reçu les soins adéquats parce que l’anglais d’une infirmière n’était pas parfait », ajoute-t-il.
Selon le syndicat, cette nouvelle clause découle directement de la mise à niveau du plan d’accès à la clientèle anglophone. « Avant, on misait sur l’entourage et les autres ressources disponibles dans un établissement de santé pour évaluer l’accessibilité à la clientèle anglophone, et non pas seulement sur le niveau de langue individuel de chaque infirmière. »
Pier-Luc Bujold estime que la population anglophone s’élève à 7 % en Gaspésie. « À mon humble avis, sur ce 7 %, il doit assurément y avoir des gens qui comprennent aussi le français. C’est absurde d’exiger le bilinguisme des employés qui travaillent déjà dans le système et qui se voient refuser des postes lorsqu’on considère que ce type d’exigence n’existe nulle part ailleurs au Québec, incluant des endroits comme Laval où le taux d’anglophones est plus élevé qu’ici. »
Le conseil d’administration du CISSS de la Gaspésie a adopté un plan d’accès en langue anglaise qui se déploie selon le portrait démographique de la région. « Ce plan prévoit, en effet, certains postes avec des exigences minimales d’anglais afin de répondre au besoin de la population », convient l’adjoint au président-directeur général et aux relations avec les médias, Lou Landry.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé a d’ailleurs réagi vivement en exprimant son inconfort face à cette mesure. Selon ce dernier, le bilinguisme ne fait pas partie des priorités d’embauche, spécialement dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. « On cherche à avoir le maximum d’infirmières dans le réseau, pas à les décourager en se basant sur la langue. »
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