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Retour30 octobre 2023
Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca
Inauguration officielle de la plateforme de compostage à Matane
RÉCUPÉRATION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES
©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien
On s'attend à récupérer jusqu'à 5 000 tonnes de matières compostables chaque année d'ici cinq ans.
L’inauguration officielle de la plateforme de compostage s’est déroulée le samedi 28 octobre en compagne des élus de La Matanie et de la Haute-Gaspésie.
C’était l’occasion de présenter cette nouvelle plateforme, mais aussi d’expliquer le processus de transformation des matières récoltées en compost. Tout commence avec la cueillette, donc l’étape où le citoyen est directement concerné puisque c’est à lui de bien cibler ce qu’il mettra dans son bac brun. On a d’ailleurs appris que les petits sacs à compost vendus en magasin ne sont pas compostables puisqu’ils laissent des résidus de plastique malgré tout.
Dès que la matière arrive sur la plateforme, un tri manuel se fait pour retirer les indésirables puis celle-ci est mélangé avec d’autres matières dont des copeaux de bois, puis retournée toutes les deux semaines afin de l’alimenter en oxygène, ce qui aide à limiter les odeurs. On répète le processus de six à huit mois jusqu’à ce que le compost soit fin prêt.
Parallèlement à ce processus, l’eau contaminée des différents andains est récupérée puis traitée selon les normes environnementales en vigueur. Un registre est également tenu afin de s’assurer que les odeurs demeurent à un seuil le plus bas possible. « Notre plateforme consiste en une dalle prévue pour recevoir jusqu’à 5 000 tonnes de matières organiques par année provenant des MRC de La Matanie et de la Haute-Gaspésie. Nous prévoyons atteindre cet objectif d’ici cinq ans », explique le coordonnateur à l’environnement et au développement durable à la Ville de Matane, Éric Côté.
Lorsque l’objectif sera atteint, on s’attend à produire environ 2 000 tonnes de compost qui sera ensuite remis au prorata de la récupération dans les différentes municipalités. Ces dernières auront ensuite le mandat de gérer la distribution du compost aux citoyens et organismes qui en feront la demande. L’excédent pourrait aller dans les jardins communautaires ou autres initiatives locales nécessitant cette matière.
Fait intéressant, en raison du structurant ajouté et de l’oxygénation des andains, la température grimpe drastiquement et fait fondre la neige, ce qui permet la production de compost toute l’année, même pendant la saison froide.
Pour la première année du bac brun, on parle de 1 300 tonnes de matières organiques récupérées et on estime que ce chiffre montera jusqu’à 1 500 d’ici la fin de 2023. « On observe déjà une augmentation et on va poursuivre nos efforts de sensibilisation. S’il y a un impact environnemental évident, l’aspect économique n’est pas
A négliger. On parle de 153 $ la tonne pour l’enfouissement contre 91 $ pour le compostage », ajoute Éric Côté.
Des élus ravis
Le maire de Matane, Eddy Métivier, était fort heureux de la concrétisation du projet qui était dans les cartons depuis plusieurs années. « Cet événement marque une étape cruciale dans notre engagement envers la préservation de l’environnement et la promotion d’une gestion durable des matières résiduelles. La mise en place de cette plateforme est le fruit d’un effort collectif entre les municipalités des MRC de La Matanie et de la Haute-Gaspésie. Elle contribuera à la production de fertilisants naturels produits localement pour nos agriculteurs urbains. »
Les préfets, Andrew Turcotte et Guy Bernatchez étaient également présents pour cette inauguration. Tous deux ont parlé de l’importance de la mise en place d’une telle plateforme. Pour le préfet de La Matanie, il est encourageant de voir la participation citoyenne à l’effort collectif. « La population apprivoise son bac brun pour diminuer la quantité de matières acheminées au lieu d’enfouissement. En continuant en ce sens, on contribue à réduire l’émission de gaz à effets de serre et à prolonger la durée de vie du site d’enfouissement technique. »
« J’ai connu les dépotoirs en tranchée dans chacune des municipalités. J’ai aussi connu l’introduction du bac bleu et, si on trouvait le tout compliqué au début, c’est aujourd’hui devenu un automatisme. Nous avons la responsabilité de la réussite de la récupération des matières organiques et nous poursuivrons nos efforts de sensibilisation auprès de la population », a conclu Guy Bernatchez.
©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien
Une plantation d'arbre symbolique avec du compost traité à Matane.
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