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18 juin 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Une action collective contre le diocèse de Gaspé

GASPÉ

Diocèse Gaspé

©Jean-Philippe Thibault - L'Avantage Gaspésien

Pour le diocèse de Gaspé, l’action collective – si elle est approuvée par la Cour supérieure – couvrirait potentiellement plusieurs décennies depuis sa création le 5 mai 1922.

Les cabinets Bellemare avocats et Lambert avocats ont déposé le 13 juin trois demandes d’autorisation d’action collective contre les diocèses de Gaspé, de Rimouski et de Rouyn-Noranda.

En Gaspésie, la demande vise à obtenir réparation pour les agressions sexuelles qui auraient été commises par les membres du clergé ou les autres personnes sous l’autorité de l’Église catholique depuis la création du diocèse de Gaspé le 5 mai 1922, et ce jusqu’au jugement à intervenir.

Le premier demandeur n’avait que cinq ans lors des faits allégués. Les faits remontent à 1953 environ et l’abbé Alphonse Anctil aurait tiré avantage de son statut pour isoler le jeune garçon et commettre des abus sexuels à son endroit, sous prétexte de le confesser en privé. Les abus auraient perduré pendant 5 ans, environ une fois par semaine. « Les plaintes et rumeurs concernant l’abbé Anctil n’ont pu faire autrement que d’en venir aux oreilles des défenderesses », soutiennent les avocats dans leur demande d’action collective.

Les défenderesses sont précisément la Corporation épiscopale Catholique Romaine de Gaspé et l’Évêque catholique romain de Gaspé. Ces dernières « savaient ou ne pouvaient ignorer que des agressions sexuelles étaient commises par certains de leurs membres et elles n'ont pas pris les mesures nécessaires pour prévenir ou faire cesser les abus », lit-on dans la requête.

Le second demandeur, lui, était enfant de chœur et âgé de 8 ans au moment des faits reprochés, vers 1966. Il servait la messe à tous les jours. L’abbé Wilfrid Provencher aurait tiré avantage de son statut d’abbé pour isoler le demandeur et commettre des agressions sexuelles à son égard. Les abus auraient perduré pendant environ trois ans, presque à tous les jours, et n’auraient cessé que lorsque le demandeur aurait décidé d’arrêter de servir la messe en raison des agissements de l’abbé Provencher, lit-on dans la demande d’action collective. Les abus auraient d’ailleurs déjà été soulevés en 1995, mais sans avoir de suite. Selon les cabinets d’avocat, « d’autres jeunes ont indéniablement été abusés », d’où la démarche d'action collective entamée la semaine dernière.

À noter que les défenderesses n’ont pour l’instant pas répondu aux demandeurs. Par courriel, l’Évéché de Gaspé a indiqué au Gaspésie Nouvelles que personne n’était en mesure d’émettre quelconque commentaire pour le moment.

Les demandeurs de leur côté comptent mettre la main sur les différentes archives du diocèse de Gaspé pour voir « l’ampleur du laxisme » dans les cas d’abus sexuels contre les mineurs et obtenir pleine réparation.

Un juge de la Cour Supérieure devra en premier lieu évaluer le bien-fondé des demandes de ces actions collectives avant d’aller plus loin. Si le feu vert est donné, seront incluses automatiquement dans l’action collective « toutes les personnes, de même que leurs héritiers et ayants droit, ayant été agressées sexuellement par un membre du clergé, un employé ou un bénévole, laïc ou religieux, se trouvant sous la responsabilité de l’Évêque catholique romain de Gaspé ou de la Corporation épiscopale catholique romaine de Gaspé ayant exercé leur autorité sur le diocèse de Gaspé, durant la période comprise entre le 5 mai 1922 et le jugement à intervenir ».

À Radio-Canada, l’avocat Marc Bellemare a estimé que les montants des réclamations pourraient tourner autour de 150 000 $ par victime, pouvant même aller jusqu’à 250 000$ selon la gravité du traumatisme.

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