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13 août 2024

Une distillerie dans l’église de Rivière-à-Claude

SPIRITUEUX

Église RAC

©Photo Gracieuseté

L’église de Rivière-à-Claude a été construite en 1926-1927.

PAR MARILOU SÉGUIN - Le gin Immortelle a maintenant remplacé l’eau bénite dans l’église de Rivière-à-Claude qui est devenue le cœur battant de la distillerie Cap-aux-Péchés inaugurée fin juillet par le jeune entrepreneur Léandre Auclair.

Son objectif: offrir des alcools distillés de qualité entre mer et montagnes, tout en donnant une seconde vie au bâtiment presque centenaire si chère aux yeux des gens locaux.

« Ça se veut un lieu rassembleur ouvert à l’année autant pour les touristes que les gens d’ici. Je veux garder ça petit, chaleureux et avoir beaucoup de plaisir avec ça », lance d’entrée de jeu Léandre, qui habite désormais dans l’ancien presbytère de la petite communauté de 151 habitants. 

Dans le chœur de l’église, un immense alambic trône désormais à la place de l’autel, visible à travers un mur vitré. L’esprit des lieux est encore très présent dans la grande salle qui accueille les visiteurs avec les bancs d’origine et des cierges colorés le long des murs.

« Le patrimoine n’est pas qu’une façade. C’était important de conserver la coquille extérieure de l’église, mais pour moi ça dépasse le bâtiment, c’est aussi les souvenirs qui y sont rattachés », souligne l’entrepreneur de 23 ans, bachelier en histoire.

Du rêve à la réalité

Alors que la Gaspésie compte déjà plusieurs distilleries, Léandre Auclair est confiant de tirer son épingle du jeu avec des produits qui se démarquent.  « Tout part d’une passion. À l’origine, j’ai toujours été fasciné par les spiritueux, par leurs saveurs et leur fabrication », explique-t-il.

Lorsque son père lui a appris que l’église du village était à vendre, l’idée « pas si folle que ça » d’y établir sa distillerie a pris forme.

« Mon père étant un Gaspésien d’origine et moi ayant passé tous mes étés d’enfance à Rivière-à-Claude, nous sommes tous les deux très attachés à l’église du petit village duquel part notre lignée de Auclair. Donc, pour conserver l’église et faire mon rêve d’une distillerie, le projet est né », raconte l’entrepreneur.

Après trois ans de développement, la distillerie Cap-aux-Péchés a ouvert ses portes le 24 juillet et déjà 1000 bouteilles se sont vendues. L’objectif annuel est de 20 000 bouteilles, une petite production qui permettra d’arriver dans les frais selon l’entrepreneur qui n’a pas l’intention de débarquer à la SAQ présentement.

« La réponse du milieu est bonne. Les touristes sont heureux d’avoir un nouvel arrêt sur leur route et les gens locaux sont très contents de voir ce qu’on a pu faire avec l’église », raconte le jeune homme qui souligne l’aide apportée par sa famille, ses amis et la communauté.

Un gin Immortelle

Le premier spiritueux produit à Cap-aux-Péchés est le gin Immortelle, baptisé ainsi en raison de son aromate principal, l’immortelle blanche. « C’est une petite fleur qui pousse ici partout sur le bord des routes. Elle fait partie du paysage. Elle donne une belle douceur au produit, ce n’est pas un floral trop agressif », indique Léandre. En plus du classique genévrier, on y retrouve du poivre des dunes, un autre aromate cueilli localement.

La passion pour l’histoire de l’entrepreneur se traduira aussi par des visites historiques des lieux, guidées par le personnage de Ti-Père Auclair. « Ti-Père Auclair est au courant de tout, c’est un peu comme la gazette du village. Il accueillera les visiteurs comme si c’était de nouveaux paroissiens et leur racontera l’histoire du village et de la paroisse », confie-t-il.

Alors que l’été achève, la passion de l’entrepreneur ne se refroidit pas. Avec la distillerie située sur le bord de la route 132, il croit pouvoir attirer les chasseurs qui fréquentent la région l’automne et les amateurs de poudreuse l’hiver. Le sentier fédéré de quads et de motoneiges passe aussi non loin de l’établissement.

« On veut ajouter une machine à café pour l’hiver pour les gens locaux, des jeux de cartes, des jeux de société... Je veux que ça devienne un espace d’échange pour la communauté, car ici on n’a pas de place pour se rencontrer au quotidien », indique Léandre. Ainsi, même si la vocation du bâtiment a changé, le perron de l’église rassemblera encore les citoyens pour longtemps.

Je crois qu’on peut créer des produits qui se démarquent inspirés d’ici qui encouragent les gens d’ici. Je veux garder ça petit, offrir une belle expérience et accueillir les gens comme il se doit. 

RàC Église

©Photo Gracieuseté

Créer une industrie moderne dans un vieux bâtiment a demandé de prendre en compte l’intégrité structurale des lieux. Des morceaux de bois ont été ajoutés dans les fondations pour que l’église tienne bien le coup.

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