Jerry Huet : une 22e rentrée scolaire derrière la cravate

©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

L’enseignant, Jerry Huet.

L’enseignant bien connu de l’école de L’Escabelle de Cap-Chat, Jerry Huet, s’apprête à vivre sa 22e rentrée scolaire. Il nous parle de sa préparation et de son état d’esprit à l’aube de cette nouvelle année.

Outre deux années comme conseiller pédagogique à Matane, Jerry a passé la majorité de sa carrière dans les écoles de Sainte-Anne-des-Monts et Cap-Chat à enseigner l’histoire. Si la matière reste sensiblement la même année après année, la façon d’enseigner est parfois appelée à changer en harmonie avec les exigences du ministère de l’Éducation. C’est à ce niveau que la préparation pour la rentrée scolaire peut être différente.

En début de carrière, il lisait beaucoup et regardait des vidéos sur la matière qu’il avait à présenter aux élèves. « C’est stressant quand on commence. On appréhende les premières rentrées au point où on dort moins et on en rêve la nuit, mais plus le temps passe, plus on se sent en confiance. Toutefois, il y a toujours des changements au programme et des réformes qui nous forcent à revoir nos façons de faire. Je dirais qu’aujourd’hui, nous sommes revenus à une façon plus classique d’enseigner, c’est-à-dire davantage axé sur les connaissances que les compétences. »

Quant à sa préparation, l’enseignant va un peu à contre-courant de ce qu’on pourrait penser. « Je fais le vide. J’en profite pour faire des activités que j’aime. Je recharge mes batteries et je fais du sport. Au fond, j’essaie de m’éloigner le plus possible du monde scolaire jusqu’à quelques semaines avant la rentrée où le stress revient toujours inévitablement, et ce, même après 22 ans. »

Jerry Huet est d’avis que la recette pour intéresser les élèves à ses cours est assez simple. « Il faut que les jeunes ressentent que je suis vrai, authentique. Je tisse des liens de confiance avec eux tout en gardant une distance qu’il doit y avoir entre un enseignant et un élève. De cette façon, ils sentent qu’ils ont toujours une place dans ma classe. Il faut aussi connaître sa matière et la transmettre avec passion. C’est aussi important d’être compétent que de véhiculer des bonnes valeurs et faire preuve d’écoute. C’est ce que les jeunes recherchent et c’est que j’essaie de transmettre. »

Il avoue qu’il est privilégié en ce sens où il travaille dans une petite école et qu’il apprend à connaître rapidement tous les élèves et vice versa. « Ce sont des jeunes que je vais côtoyer pendant tout leur secondaire. Les seuls nouveaux que je rencontre sont ceux du secondaire 1, mais même encore, je les connaissais déjà un peu parce qu’ils font leur 6e année dans l’école des grands. »

Le point le plus important de la rentrée, selon l’enseignant, est donc le premier contact puisque c’est à ce moment où les bases de nouvelles relations seront jetées. « C’est au début que ça se passe et je privilégie la relation en classe plutôt que d’avoir à appeler à la maison constamment. Je ne suis pas quelqu’un qui hausse le ton ou qui fait de la discipline à outrance et je crois que c’est quelque chose que les jeunes apprécient et ils me le rendent bien. »

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