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19 septembre 2024

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Jean-François Lévesque : la vie dans la marine marchande

JF Lévesque

©Photo Gracieuseté

Jean-François Lévesque est officier mécanicien de marine diplômé de l’Institut maritime de Rimouski. Il a proposé de nous partager des tranches de vie de son métier.

Jean-François Lévesque est appelé à superviser le bon fonctionnement d’un bateau pendant son périple en mer, mais aussi d’effectuer les travaux de maintenance nécessaires avec son équipe lorsqu’il est à quai. « Un bateau, c’est comme une petite ville. Il faut connaître ses plans en s’assurant que tout fonctionne bien. Il faut que les lumières restent allumées, que le bateau continue d’avancer, que le traitement des eaux usées se fasse bien, que la production de chaleur ou de climatisation soient optimales et réparer la machinerie au besoin. »

Il faut donc maintenir « cette petite ville » en vie et pouvoir charger et décharger rendu au port. « On comprend qu’on a une inspection complète en cale sèche à tous les quatre ans et que bon nombre des systèmes en place dans les bateaux permettent de détecter les problèmes en amont. C’est d’ailleurs ce qui nous sauve bien du temps; soit de pouvoir intervenir rapidement avant que les choses se compliquent », explique Jean-François Lévesque.

Récemment, Jean-François et son équipe ont dû intervenir pour changer une vanne d’échappement. « Parfois, c’est une pièce du système de déchargement ou un injecteur. Souvent ce sera des petits problèmes qu’on attrapera assez rapidement pour ne pas que ça paralyse le bateau en entier pendant une longue période de temps. »

Personne n’est donc à l’abri d’un bris que « la machine » n’a pas vu venir. C’est à ce moment que les yeux et les oreilles des mécanos sont essentielles pour intervenir et régler les problèmes. « Pour donner un exemple, je fais actuellement partie d’une équipe de quatre mécanos pour un bateau de la Canadian Steamship Lines. Nous sommes en rotation par quarts de travail de douze heures. En tant que superviseur, je dois soutenir mon équipe, gérer le déchargement du bateau et m’occuper des commandes de ravitaillement, du carburant et des certifications. »

Un métier en perte de vitesse

La marine marchande semble être de moins en moins prisée par les Canadiens. Et encore moins de francophones puisque l’Institut maritime du Québec à Rimouski est unique en son genre. « En région, les jeunes sont habitués de voir leurs parents partir pour de longues périodes de temps. Ce qu’on appelle les fly in, fly out, on ne voyait moins ça à mon époque. C’est pour ça que c’est un métier qui gagnerait à être connu, spécialement en région. On ne produit plus assez de marins canadiens. Après Rimouski, on ne trouve pratiquement plus personne d’ici qui se spécialise en marine marchande. C’est pour ça qu’on accepte de plus en plus de travailleurs provenant de l’extérieur du pays. »

Jean-François Lévesque croit que les jeunes auraient intérêt à s’intéresser à ce métier. « C’est enrichissant. C’est contemplatif. Ça permet de voyager et de découvrir du territoire, spécialement le nord. Un ours polaire sur son petit morceau de glace dans le nord, c’est une image qui reste dans la tête. Et on a besoin de main-d’œuvre, donc c’est possible de travailler pratiquement n’importe où. Je le recommande à n’importe qui a un intérêt pour la mécanique, les voyages et le monde maritime », conclut l’Annemontois.

JF Lévesque

©Photo Gracieuseté

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