25 septembre 2024

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

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©Photo Gracieuseté

Lynda Bujold est propriétaire de l'entreprise Pics et Poils.

Lynda était déjà éducatrice spécialisée depuis 15 ans. C’est en 2019 que le volet Pics et poils a vu le jour. Après avoir obtenu une attestation d’études collégiales en zoothérapie, elle a pu intégrer pitou, lapins, hérissons et rats à ses interventions.

C’est un garçon plutôt fermé qui vivait plusieurs problématiques, notamment de confiance, qui a propulsé l’idée d’inclure les animaux aux interventions de Lynda. « Il refusait de parler aux différents intervenants, que ce soit des éducatrices comme moi ou même le médecin. C’est alors que j’ai demandé l’autorisation à mon employeur d’amener mon lapin à une rencontre ultérieure. Le résultat a été positif. La présence de Johnny le lapin a eu l’effet escompté et le garçon s’est finalement ouvert à moi. »

C’est à ce moment que Lynda Bujold a su qu’il y avait un potentiel fort intéressant à explorer avec des animaux. « C’est une formation complète qui est nécessaire. Il faut être en mesure de bien dresser l’animal, de le toiletter, de reconnaître les maladies, de les désensibiliser et aussi de bien cibler quelle bête est la mieux adaptée pour tel ou tel type de clientèle. »

Clientèle scolaire

Si Lynda Bujold peut élaborer des programmes sur mesure, il y en a aussi plusieurs qu’elle présente déjà, comme ceux sur les émotions, l’anxiété ou les saines habitudes de vie. « On peut aussi me demander de monter des programmes sur le deuil ou embarquer avec des plans d’intervention existants. Je fais aussi de la zoolecture assisté par l’animal. On entre dans les composantes de la littératie où l’animal ne juge pas. Ça fait aussi que le jeune n’a pas l’impression qu’il apprend à lire, ce qui les motive beaucoup. »

La zoothérapie va au-delà du simple patient qui flatte un animal. Souvent, c’est l’animal lui-même qui va diriger un atelier en ciblant des individus avec qui il a envie de jouer. Il va alors lui porter des jouets car il a aussi besoin d’être stimulé. « On va aussi faire de la projection et demander aux patients comment leurs émotions peuvent ressembler à ce que vivent les animaux. Par exemple, le lapin rejoint les enfants anxieux alors que les hérissions rejoignent les jeunes qui ont davantage de problème de gestion de colère.

Plus récemment, Lynda a intégré les rats à son escouade animalière. Ceux-ci aident beaucoup à aller chercher les jeunes qui se sentent marginalisés ou différents. « Ce sera souvent des enfants qui ont des troubles de comportement », ajoute-t-elle. Un exemple d’intervention réussie s’est réalisé avec un p’tit garçon qui s’était battu avec un autre élève. « Le but ici était de pouvoir substituer la violence par des mots clairs. Ainsi, j’ai demandé au jeune de faire faire différentes actions à mon chien. Au début, c’était simplement des mots comme Envoye qui n’avaient pas d’effet jusqu’à ce que le petit garçon comprenne qu’il n’avait qu’à lui donner une directive claire comme Saute pour bien se faire comprendre. Même chose lorsqu’est venu le temps de le faire arrêter de japper. Au lieu de s’impatienter après le chien, il a fait un geste de la main et s’est retourné la tête et mon chien a cessé de japper. Le petit garçon a conservé cette façon de faire par la suite pour désamorcer des situations qui auraient pu dégénérer. »

Lynda Bujold est aussi appelée à se rendre dans les organismes communautaires et dans les CHSLD pour des visites d’amitié où le but est d’abord de briser l’isolement.

C’est donc une approche qui devient de plus en plus populaire que d’inclure les animaux dans les interventions. Que ce soit Shakirat ou Sakurat ou Germain et Jean-Lou, les pitous, les animaux ont tous une spécialité et un rôle à jouer pour le bien-être des patients de Lynda. Après tout, qui peut résister à Timon le hérisson ou Johnny le lapin?

On peut en apprendre davantage sur les services offerts par Lynda en se rendant sur son site internet au www.picsetpoils.ca