Personnalités inspirantes
Retour03 décembre 2024
Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca
David-Yan Auclair, l’entrepreneur hyperactif

©Photo Gracieuseté - Jérôme Landry
David-Yan Auclair au début de l'aventure Intérieur D.
S’asseoir sur ses lauriers n’a jamais été une option pour l’entrepreneur, David-Yan Auclair. Au contraire. Dès qu’un projet est sur une lancée, l’Annemontois se déniche de nouveaux défis à relever.
David-Yan a un parcours atypique qui ne permettait pas de deviner où il allait se retrouver 25 ans plus tard. Dès sa sortie de l’école secondaire, il s’est inscrit en sciences humaines à Matane. Ayant complété son parcours scolaire avec succès, le jeune homme de l’époque ne savait toujours pas dans quelle branche se diriger. « J’ai donc commencé un cours en informatique parce qu’on disait alors que c’était la voie de l’avenir et qu’on allait tous devenir millionnaires derrière un ordinateur. Rapidement, je me suis aperçu que ce n’était pas pour moi. »
Pendant ses études, il s’est envolé pour l’Europe où il a découvert les métiers d’art, et plus spécialement l’ébénisterie. À son retour au Québec, il a complété son cours en informatique pour la forme puis il s’est lancé dans des études en ébénisterie. « J’ai travaillé un peu en informatique pour subventionner mes études et dès que j’ai eu terminé, j’ai ouvert l’Atelier du Vieux Rabot », explique l’artisan du bois. L’aventure aura duré 12 ans.
Pendant cette période, l’entrepreneur a rapidement découvert que le modèle de départ n’allait pas être suffisant. « Au début, je ne faisais que des meubles personnalisés, ce qui prenait beaucoup de temps et, au final, ce n’était pas très rentable. C’est là qu’une parole de ma grand-mère m’a grandement aidé, c’est-à-dire que le besoin entraîne le talent. Quand on se voit s’en aller vers des difficultés financières, les bonnes idées commencent à germer. »
L’atelier a alors subi une grande transformation. L’ébéniste a fait l’acquisition d’outils numériques afin de produire des créations en série, tels que des porte-clés, des aimants et autres objets facilement exportables. Il a aussi déniché des contrats professionnels, notamment pour créer des pancartes. C’est à cette époque que l’Atelier du Vieux Rabot est devenu Rabot-D-Bois. « C’est là que j’ai commencé à être vraiment rentable. Ce n’était plus simplement alimentaire. J’ai alors pu créer des projets plus amusants et motivants care je ne travaillais plus simplement pour subsister. »
Et après 12 ans, l’opportunité s’est présentée de faire l’acquisition de Déco Surfaces. L’entrepreneur s’est d’abord senti interpellé parce qu’il ne voulait pas que la région perdre ce type de commerce de niche. Il y avait aussi l’attrait de la nouveauté car Rabot-D-Bois ne lui apportait plus la satisfaction créative du départ même si l’atelier était rentable. « Ma blonde m’a donné son aval pour acheter Déco Surfaces car elle voyait que je n’étais plus heureux à l’atelier. Ça s’est fait rapidement mais ce fût tout un défi, surtout dans la première année puisqu’il a fallu tout apprendre, se familiariser avec des produits qu’on ne connaissait pas du tout dans un environnement qui était nouveau pour moi. Ça m’a apporté quelques nuits tourmentées et plusieurs cheveux blancs, mais on y est arrivé et l’aventure dure maintenant depuis dix ans. Et c’est aussi en grande partie grâce à l’équipe de feu qui nous accompagne dans cette entreprise. »
Pourquoi se lancer en affaires?
David-Yan Auclair mentionne qu’il a toujours baigné dans l’entrepreneuriat, notamment en observant ses parents et grands-parents. Il évoque aussi un besoin d’indépendance et de liberté qu’apporte un commerce à soi. « Déjà quand j’était jeune, je n’aimais pas trop me faire dire quoi faire. Ça n’a pas changé aujourd’hui. Ça prend d’ailleurs cette liberté de penser pour pouvoir avancer. »
Ça prend aussi une bonne dose de résistance au risque. David-Yan l’a réalisé, autant en faisant l’acquisition de Déco Surfaces (Intérieur D) que dans d’autres projets comme l’immobilier. « J’ai brièvement eu de l’immobilier résidentiel, mais ce n’était pas vraiment pour moi. Par contre, l’immobilier commercial est très stimulant. On a fait l’acquisition de deux immeubles à commerces situés sur la route du Parc. Ça m’a permis d’aider de jeunes entrepreneurs à se lancer en affaires avec des baux progressifs qui leur permettaient de se développer sans avoir le couteau à la gorge. De plus, quand on améliore nos immeubles, ça donne un coup de main aux commerçants. C’était ma manière d’aider la relève entrepreneuriale. »
Et pour l’avenir? David-Yan n’entend pas arrêter là. « J’ai une offre d’achat sur un autre projet que je ne peux pas dévoiler dès maintenant. Et en parallèle, j’ai commencé un baccalauréat en enseignement professionnel de l’ébénisterie. Je ne sais pas si je vais devenir enseignant un jour, mais ça sera un acquis dans mes bagages. »
Il reste encore beaucoup de temps avant la retraite. Malgré ses nouveaux cheveux blancs, l’entrepreneur de 44 ans a encore des choses à accomplir, mais il entrevoit déjà un retour aux sources où il pourra travailler tranquillement le bois dans un petit atelier, sans la pression de performance, simplement pour le plaisir de faire ce qu’il a toujours aimé dans la vie.
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