Culture
Retour19 décembre 2024
Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca
Une Matanaise au Cirque du Soleil
ARTS ET SPECTACLES
©Photo Gracieuseté - Scott Bucher
Caroline interprète le rôle d'une main géante dans le spectacle
Caroline Bernier-Dionne, une Matanaise d’origine, vit actuellement un rêve alors qu’elle joue dans un spectacle permanent du Cirque du Soleil à Disney Springs en Floride.
Diplômée en théâtre au Cégep de Saint-Hyacinthe, Caroline Bernier-Dionne, a gravi plusieurs échelons avant d’en arriver où elle est en ce moment. Chose certaine, sa persévérance et sa détermination l’ont toujours accompagné dans son parcours et elle peut aujourd’hui savourer le fruit de son travail et de ses efforts.
Le spectacle dans lequel elle joue en ce moment s’intitule « Drawn to life ». Il s’agit d’une collaboration entre le Cirque du Soleil et les studios Disney mettant en scène une centaine d’artistes soutenus par une cinquantaine de techniciens. On se plonge dans l’univers d’un dessinateur qui voit ses créations prendre vie sous ses yeux à travers des chorégraphies et des prouesses acrobatiques qui ont toujours fait la réputation du Cirque du Soleil. « J’ai été engagée comme marionnettiste et je joue un des rôles principaux, soit une main géante qui est un peu comme un gros gant blanc. Je réagis à tout ce qui se passe sur scène en articulant cette main qui couvre mon corps au complet à l’exception des jambes. »
En parallèle à son rôle sur scène, Caroline dirige les autres artistes qui manipulent des marionnettes. « Certains d’entre eux n’avaient jamais expérimenté cette forme d’art. C’est donc à moi de les ensorceler », ricane-t-elle. La comédienne de formation a d’ailleurs développé une expertise en marionnettes au fil du temps, notamment lorsqu’elle a travaillé pour le Théâtre de la Dame de cœur; emploi qu’elle a occupé pendant trois étés. Elle a aussi eu l’occasion de perfectionner son art à travers des formations offertes par l’Association des marionnettistes du Québec.
Sa place au sein du Cirque du Soleil a nécessité beaucoup de détermination puisqu’elle a fait de multiples auditions, notamment pour Avatar, Volta et Luzia, avant d’entrer dans la grande organisation. « En 2019, le téléphone a sonné. Ils avaient besoin d’une comédienne et marionnettiste capable de patiner. Ça tombait bien puisque j’avais patiné pendant 11 ans au CPA Tourbillon de Matane. Le spectacle intitulé Axel était prévu pour être joué au Centre Bell et au Centre Vidéotron suivi d’une tournée. »
Après six mois de tournée, la pandémie a mis une halte au spectacle qui n’a jamais repris la route. Caroline est donc restée sur la liste de rappel du Cirque jusqu’à ce que le rôle de la main géante se libère dans « Drawn to life ». Depuis ce temps, elle habite à Orlando en Floride et monte sur scène pour dix représentations par semaine.
Suivre ses rêves
Caroline savait dès son jeune âge qu’elle ne serait pas une comédienne traditionnelle unidimensionnelle. Déjà, lorsqu’elle avait participé à Secondaire en spectacle, elle avait présenté un numéro de voltige théâtral sur patin. Même à l’école de théâtre, elle se sentait un peu à part puisqu’elle avait envie d’explorer d’autres formes d’art. « Je me débrouillais pour apprendre un texte, mais ce n’était pas mon créneau par excellence. Je préférais de loin tout ce qui était lié à l’improvisation, au mouvement et à l’expression corporelle. »
Ainsi, après avoir fait partie de la ligue d’improvisation au secondaire, après avoir eu un groupe musical, après avoir joué au soccer, après avoir monté des spectacles, après avoir fait du patinage artistique, Caroline a pris tout ce bagage d’expérience et a tranquillement fait sa place dans le milieu artistique, soutenu par un conjoint qui l’a toujours encouragé à suivre sa voie et à lui rappeler qu’il est possible de vivre de son art. « Un artiste se mesure à ses rêves et au fil des rencontres, on apprend et on développe des intérêts. J’aime le côté multidisciplinaire et je crois profondément qu’on peut encore innover et créer des nouvelles choses même si on nous disait à l’école que tout avait déjà été fait. »
Si Caroline ne sait pas ce que l’avenir lui réserve à long terme, elle garde toujours l’étincelle et la profonde volonté d’aller plus loin dans son art. Qu’il s’agisse de chanter du haut d’échasses ou de faire danser des marionnettes dans un film, les possibilités sont bien réelles dans l’imaginaire de l’artiste matanaise. « Il faut saisir toutes les opportunités qui s’offrent à nous. C’est faux de croire que ce qu’on accomplit à l’adolescence n’aura pas d’impact plus tard dans notre vie. Mon parcours artistique a commencé très tôt et tout ce que j’ai fait a contribué à construire l’artiste que je suis. Si on prend tout ce bagage et qu’on capitalise sur ce qu’on a accompli étant jeune, on s’ouvre des portes et on faire n’importe quoi », conclut Caroline.
©Photo Gracieuseté - Scott Bucher
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