31 décembre 2024

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Partager sur les réseaux sociaux

©Médialo

Les élections après le redécoupage

Si le redécoupage est bel et bien réel, il subsiste de nombreuses questions en ce qui a trait à la carte électorale provinciale. Si l’on regarde d’abord les circonscriptions fédérales, le changement majeur réside dans l’ajout des MRC d’Avignon et de La Matanie au comté Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. On a d’ailleurs ajouté Listuguj à la nomenclature. Dans cette nouvelle circonscription, on a déjà confirmation que Kristina Michaud représentera le Bloc québécois alors que Diane Lebouthillier a aussi manifesté son intention de briguer un nouveau mandat. À moins que les derniers événements au sein du Parti libéral freine ses ardeurs. Quant au provincial, le report du dépôt final de la carte électorale pourrait aller après les prochaines élections, ce que souhaite les élus gaspésiens puisqu’ils conserveraient le comté de Bonaventure pour au moins un autre quatre ans.

Les suites de la stratégie de protection du caribou

Voilà un sujet qui risque de faire couler de l’encre encore longtemps. Malgré le dépôt d’une stratégie par le gouvernement du Québec, bien des questions demeurent en suspens. On se demande comment se traduira cette stratégie à long terme. Des consultations additionnelles visant l’ajout d’aires protégées supplémentaires irritent plusieurs acteurs du milieu qui y voient un frein à l’économie locale. Il faudra voir quels scénarios seront retenus et si ces derniers permettront d’avoir la prévisibilité tant souhaitée des entrepreneurs en récréotourisme. On peut également se demander si le gouvernement du Québec assouplira ou non sa stratégie actuelle après avoir reçu les propositions citoyennes et les doléances des élus.

Le complexe aquatique de Matane

Le complexe aquatique de Matane verra enfin le jour après huit de représentations politiques auprès du gouvernement provincial. Le projet évalué à 27 millions de dollars bénéficiera d’une enveloppe budgétaire à la hauteur de 20 millions. Ce nouveau complexe aquatique a la particularité d’être conçu pour accueillir des compétitions officielles puisque le bassin sera muni de six couloirs contrairement à cinq comme c’est le cas actuellement. Il y aura aussi un espace de repos au deuxième étage ainsi qu’un bassin récréatif avec jeux d’eau pour les plus petits. Rappelons que les installations actuelles datant des années 70 arrivaient à leur fin de vie utile. Si tout se déroule comme prévu, l’appel d’offres sera lancé en janvier 2025 et la première pelletée de terre pourrait se faire dès l’été suivant afin de pouvoir accueillir les premiers nageurs dans la piscine dès 2026.

Les répercussions des politiques d’immigration

L’année 2025 sera déterminante pour l’immigration en région alors que l’incertitude plane toujours. Des soubresauts autour de la francisation, les propos inquiétants sur les seuils d’immigration et un bras de fer avec le fédéral sont tous des facteurs à considérer. Les probables élections fédérales qui pourraient permettre au Parti conservateur de prendre le pouvoir a la possibilité d’avoir des impacts sur les stratégies locales d’immigration. En tête de liste, on peut penser au Cégep de Matane qui recrute une importante proportion de la population étudiante à l’étranger.

Les premiers balbutiements d’Arts et Spectacles Matanie

Après la fin rocambolesque de Kaméléart, une nouvelle équipe a été mise sur pied afin de prendre la relève de la diffusion de spectacles en Matanie. L’objectif était clair : remettre un organisme en place sur des bases solides avec une structure cohérente qui n’inonde pas le marché avec trop de spectacles. Pour la première année, Arts et Spectacles Matanie s’est concentré sur des valeurs sûres. Il faudra voir le bilan de leur première année complète de programmation. Chose certaine, le conseil d’administration a le mandat de garder l’organisme en bonne santé financière.

L’obstétrique en Haute-Gaspésie

Après une période trouble où les découvertures sont devenues légion, il faudra surveiller si le retour annoncé de la stabilité en obstétrique se fera tel que prévu. Il faudra aussi voir si les efforts pour pérenniser le service porteront leurs fruits au-delà de quelques mois. Actuellement, les patientes sont souvent dirigées à l’extérieur de la MRC pour leurs suivis, et encore pire, lorsque vient le temps d’accoucher. L’objectif est de s’assurer que toutes les futures mamans pourront vivre leur grossesse, jusqu’à l’accouchement, sans avoir à parcourir des centaines de kilomètres.

Le plan de développement de la Haute-Gaspésie

Une imposante enveloppe de 167 millions de dollars a été mise à la disposition de la Haute-Gaspésie pour développer son territoire, notamment en ce qui a trait à l’offre touristique. Avec le clash de la stratégie de protection du caribou, il sera intéressant de surveiller comment se traduiront les actions du plan. Les nombreux projets sont répartis dans plusieurs secteurs. Alimentation, hébergement, culture, plein air et bien plus. La MRC souhaiterait mettre en place une route des panoramas, rehausser l’expérience maritime en facilitant l’accès aux places et en multipliant le nombre de marinas et élaborer un musée de la nordicité qui étudierait le côté alpin, la toundra, la faune et la flore des Chic-Chocs. Plusieurs autres projets pourraient s’ajouter au plan. Le plan est évolutif et risque de changer au fil du temps. Idéalement, on souhaite augmenter le tourisme de 40 %.

 L’avenir de l’église Saint-Jérôme

2025 sera charnière pour l’avenir de l’église Saint-Jérôme. Plusieurs questions sont toujours en suspens et devront trouver réponse. Tout d’abord, on sait que la volonté de la Fabrique Cœur-Immaculé-de-Marie est de se départir de l’une de ses églises. Alors que deux groupes tirent la couverture chacun de leur côté, il faudra voir quel lieu de culte entre Saint-Jérôme et Saint-Rédempteur sera sauvé et lequel sera vendu. On attend également de voir les résultats de l’étude par la Ville de Matane sur une possible transformation de l’église Saint-Jérôme en salle de spectacles. Tout dépendra de l’état du bâtiment et des considérations techniques, comme l’acoustique. Si l’église Saint-Jérôme passe le test, une subvention gouvernementale pourrait être obtenue pour aider le projet de transformation.

Les refuges pour animaux

Autant en Haute-Gaspésie qu’en Matanie, les animaux domestiques ont la vie dure depuis la disparition des deux refuges qui n’avaient plus les moyens et les ressources pour opérer convenablement. Si des organismes bienveillants ont pris le relais, comme les Animaux de la seconde chance en Matanie, on attend toujours un lieu permanent pour accueillir les animaux errants. Un premier bâtiment ciblé s’est avéré être impropre à l’implantation d’un refuge. La Ville poursuit ses démarches en ce sens. Du côté de la Haute-Gaspésie, il faudra voir si la MRC entend déployer des efforts pour ramener un refuge pour animaux à la hauteur de ses moyens.

De la relève en dentisterie?

Autant en Haute-Gaspésie qu’en Matanie, il y a un manque criant de dentistes. Une clinique communautaire a été mise sur pied avec des dentistes itinérants (et parfois permanents)  à Sainte-Anne-des-Monts, mais on est loin de la coupe aux lèvres. Puisqu’il s’agit d’une clinique relevant du CISSS, donc public, n’importe qui peut y avoir des soins, même s’ils proviennent de l’extérieur de la Haute-Gaspésie. Ainsi, il y a encore énormément de place pour de nouvelles cliniques dentaires privées. De la relève sous la forme d’hygiénistes dentaires pourrait enlever de la pression sur les besoins en dentisterie, mais faudra d’abord former celles-ci. Le Cégep de Matane offre d’ailleurs le programme dans l’espoir d’encourager des jeunes à suivre le cours et pratiquer ensuite dans la région.