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Retour05 février 2025
Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca
Menaces tarifaires : les réactions des élus
POLITIQUE INTERNATIONALE
©Photo gracieuseté
La députée bloquiste, Kristina Michaud.
L’incertitude autour de l’imposition (ou non) de tarifs douaniers sur les exportations canadiennes fait réagir bien des gens qui doivent maintenant se positionner face à l’imprévisible.
Le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, affirme que les impacts sont bien réels, malgré le volte-face temporaire du président américain. « Du côté d’Uniboard à Sayabec, ils ont déjà fermé une ligne de production, ce qui représente une quinzaine d’emplois. Ensuite, je pense à d’autres entreprises qui doivent aussi vivre de l’inquiétude comme Marmen, Sappi ou même Duravit. »
Le travail à court terme pour le député est d’écouter les entreprises et de porter leurs inquiétudes au gouvernement. « Ce qu’on doit faire, c’est l’inventaire de tous ceux qui exportent vers les États-Unis à quelle hauteur ils le font. On doit ensuite évaluer comment ils estiment que ces décisions et cette incertitude risque d’avoir un impact sur leurs opérations. »
En attendant, la menace est toujours présente et le député croit qu’il ne faut pas attendre que le couperet tombe avant d’adopter des habitudes d’achat qui favorisent les produits du Québec. Les épiceries peuvent donner un coup de main aux consommateurs en identifiant mieux la provenance des produits. »
Même son de cloche du côté de la députée fédérale, Kristina Michaud, qui croit que la priorité est d’écouter les entreprises et déterminer comment les aider à court terme. « Ils nous contactent déjà et nous font part de leurs préoccupations. Je crois qu’on doit profiter du sursis que nous avons quant à l’imposition des tarifs pour prévoir la suite, même si nous souhaitons que les relations commerciales avec les États-Unis se maintiennent comme c’est le cas depuis de nombreuses années. »
Le rôle de Kristina Michaud est donc de dresser un portrait de la situation sur le plan local et analyser les impacts. « Que ce soit des pertes d’emploi, des entreprises en difficultés ou même des impacts sur l’achat de biens au quotidien, il faut que le gouvernement soit au courant afin de trouver les meilleures solutions pour l’ensemble des citoyens. »
Quoi qu’il en soit, l’élue bloquiste estime que les entreprises ont tout intérêt à explorer d’autres avenues, notamment en ce qui a trait aux partenaires d’affaires même si l’enjeu du transport ou de la distance est bien réel. « Évidemment, le but est d’éviter qu’une entreprise doive fermer ses portes du jour au lendemain si son carnet de commandes est principalement destiné aux États-Unis. Notre gouvernement doit s’assurer que ces entreprises puissent passer à travers la tempête, entre autres, avec du soutien financier d’urgence comme on l’a vu pendant la Covid. »
À l’aube de son départ de la politique pour se concentrer sur le bébé qui est en route, Kristina Michaud regarde la situation actuelle avec stupéfaction. « Lorsqu’on se lance en politique, on doit s’attendre à toute éventualité et c’est assez commun qu’on doive se revirer de bord. Mais non, je ne m’attendais pas à vivre ce que nous vivons aujourd’hui. Même ici au Canada, il y a quelques mois, on s’attendait à un gouvernement conservateur majoritaire alors qu’aujourd’hui, tous les yeux sont sur les Libéraux. Toute cette situation avec les États-Unis a un impact sur notre politique canadienne. »
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