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25 février 2025

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Incursion dans le FabLab du Cégep de Matane

TECHNOLOGIE LIBRE-SERVICE

François Truchon

©Photo Dominique Fortier

Le Fab Manager, François Truchon

L’endroit où l’on peut tout faire : voilà comment on peut décrire le FabLab en peu de mots. Incursion dans un lieu encore méconnu du grand public.

Un FabLab ou laboratoire de fabrication est un endroit où les gens peuvent se rendre pour apprendre à créer leurs propres objets à l’aide de machines contrôlées par ordinateur. L’imprimante 3D vient en tête, mais il existe toute une panoplie d’appareils utilisant la puissance du numérique comme une thermoformeuse, un découpeur laser, une presseuse à macarons et même une brodeuse numérique

S’il existe des milliers des milliers de FabLab à travers le monde, celui du Cégep de Matane a vu le jour il y a cinq ans. L’idée était de démocratiser l’accès à des machines ultra-performantes, rendre les gens autonomes dans la fabrication d’objets aussi anodins qu’un porte-clés à la création de figurines personnalisées et même, cette foutue pièce d’un vieux radio datant de 1980 qu’on ne trouve plus nulle part. Et ce qui est magique dans tout ça est que les coûts sont ridiculement bas. Le FabManager, ou technicien en travaux pratiques, François Truchon, illustre bien le concept. « La plupart des machines ne coûtent rien pour leur utilisation. On va plutôt calculer le poids des matériaux utilisés. Ainsi, ce que les gens investissent, c’est leur temps, mais en échange, ils se forment deviennent autonomes pour fabriquer ce qu’ils veulent. »

Seuls dans la jungle

Évidemment, les gens qui se rendent au FabLab ne sont pas laissés à eux-mêmes. Une importante partie des apprentissages se fait par la transmission de connaissances, soit par l’expertise de François ou à travers les guides d’utilisation simplifiés par ce dernier. « Au-delà de la fabrication d’objets, le FabLab est aussi l’occasion pour des plus jeunes de se découvrir une passion, de voir toutes les possibilités qu’offre la 3D et peut-être de décider d’y orienter ses études. Pour les plus vieux, c’est d’ajouter une corde à son arc. D’ailleurs, chaque fois que quelqu’un réussit son projet et qu’il voit le projet fini, il y’a un grand sentiment de satisfaction personnelle. »

Les possibilités sont infinies. Qu’il s’agisse de réparer des objets du quotidien, de créer des objets promotionnels, imprimer des dessins sur des chandails ou simplement laisser libre-cours à son imagination, il y a assurément une machine capable de répondre aux besoins et désirs les plus farfelus. « À l’interne, plusieurs enseignants et étudiants se servent du FabLab. Il y a des boîtiers de divers formats qui ont été créés pour des circuits électriques. Plus récemment, on a imprimé des dentiers pour le cours d’hygiène dentaire. C’est une excellente alternative pour les dentiers en marbre qui coûtent plusieurs centaines de dollars et qui peuvent se briser. On a même trouvé, pour aussi peu que 5 $, des radiographies de dents en mauvaise état, qu’on a pu reproduire en 3D pour le cours. »

 Le FabLab est libre d’accès et libre-service et ça coûte très peu cher. Nous ne sommes pas là pour faire les projets à la place des gens, mais bien de les accompagner pour qu’ils deviennent autonomes dans l’utilisation des machines. 

Plus facile qu’on le pense 

Le commun des mortels pourrait penser, avec raison, qu’il est difficile de créer quelque chose sur mesure. Toutefois, en 2025, il y a déjà énormément de choses qui ont déjà été créées. « Imaginons que quelqu’un veut une figurine de Darth Vader sur un cheval. Ça semble loufoque, mais il y a de très bonnes chances que quelqu’un quelque part dans le monde ait déjà imaginé ça. Il y a des sites gratuits où les gens peuvent télécharger des plans 3D de millions de différentes choses déjà créées. Il suffit ensuite de mettre le plan dans l’imprimante et attendre que la magie opère », ajoute François Truchon.

Et le FabLab n’est pas seulement un lieu de création puisqu’il y a tout l’aspect réparation qui fait partie de l’ADN de l’endroit. On peut penser à l’atelier « Répare tes trucs » qui se tient une fois par année. Cet événement devenu fort populaire et permet aux gens de donner une deuxième vie aux appareils qu’ils croyaient destinés aux rebuts. Mais la beauté de la chose est qu’il est possible de réparer ses trucs à l’année puisque le FabLab regorge de petits outils et même des fers à souder pour réparer soi-même son téléphone ou tester des circuits électriques.

La serre du Cégep

En arrière du FabLab se trouve la serre du Cégep de Matane où plus de 8 000 plants arrivent à maturité. Ce projet se fait en partenariat avec la ferme citoyenne de La Matanie. Différents groupes s’y rendent pour y faire pousser des semis et, à la fin de l’année, ils redonnent à la communauté.

François Truchon explique que la serre a aussi son aspect technologique qui la relie au FabLab. Il fait, entre autres, référence à un tapis inondable, à une ventilation autonome ainsi que de systèmes d’arrosage automatiques. « Le but est d’utiliser la technologie pour que la serre soit la plus autonome possible, avec un minimum d’intervention humaine. Nous avons aussi fait imprimer des petits pots pour de la culture hydroponique. » La serre est complètement libre d’accès et toutes les initiatives citoyennes sont les bienvenues.

©Photo Gracieuseté

La serre fonctionne à pleine capacité dès l'arrivée du printemps.

©Photo Gracieuseté

Un projet photo dans la serre.

©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

Des mini consoles créées par François Truchon.

©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

Un jeu d'échecs imprimé en 3D

©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

Quelques projets réalisés au FabLab

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