Né à Montréal, John Kerkhoven a toujours eu la musique dans sa vie, mais ce n’est qu’à 40 ans qu’il a décidé d’exploiter cette passion au maximum. « J’ai beaucoup travaillé en communications et en infographie en plus d’avoir fait des études en philosophie, mais la musique était toujours présente. J’avais une passion pour l’harmonica et ça se mariait bien avec les styles de musique que j’aimais, notamment le blues. »

Pendant les années passées à Montréal, John a fait partie de différents groupes où il était harmoniciste et chanteur. Il explorait différents styles musicaux dont le blues, le folk, la musique traditionnelle et le celtique. Arrivé à Matane, il a dû apprendre à voler seul, sans l’appui de musiciens pour imposer le rythme. « J’avais d’excellents musiciens à côté de moi, alors que maintenant, je fais tout en solo. C’est une façon différente de travailler, mais qui est tout aussi stimulante. Toutefois, je suis toujours ouvert à découvrir et collaborer avec d’autres musiciens. Les soirées acoustiques que j’anime un samedi sur deux sont un excellent exemple de cette passion partagée avec d’autres artistes. J’apprécie particulièrement l’échange qui se produit pendant ces soirées. Nous avons énormément de musiciens talentueux à Matane », affirme-t-il.

De plus, ayant principalement travaillé dans la langue de Shakespeare, John s’est rapidement mis au parfum de Matane en intégrant plusieurs chansons francophones à son répertoire en plus de se pencher sur la musique traditionnelle québécoise.

En plus des spectacles qu’il présente lors d’événements ponctuels, John Kerkhoven enseigne aussi la musique. Il est d’ailleurs possible de suivre des cours privés ou en petit groupe. « Lorsqu’on veut vivre en tant qu’artiste, on doit être ouvert à tout. C’est pourquoi je touche à toutes sortes de facettes de la culture. Par exemple, on m’a demandé de faire l’heure du conte aux enfants dans le cadre d’un projet intergénérationnel. »

Plus récemment, il faisait partie des six musiciens qui ont reconstitué la chanson « La Matanaise » sur scène. Cette pièce avait été écrite par Robert Saint-Laurent en 1927 basée sur une mélodie de la Première guerre mondiale. C’est devant une foule enthousiaste à la Société d’histoire et de généalogie de Matane que cette chanson a repris vie. « Qui sait, elle deviendra peut-être la chanson thème de notre ville », ajoute John, avec un petit sourire en coin.

C’est donc à travers différents projets, collaborations et spectacles que l’artiste néo-matanais fait rayonner la musique à sa façon dans sa ville d’adoption. Pour ce dernier, le but est de rendre la musique accessible à tous, de là la création des soirées acoustiques du samedi soir.

La vie d’un artiste à temps plein n’est donc pas de tout repos, mais le jeu en vaut la chandelle. « J’ai un grand plaisir à jouer de la musique et à partager cette passion avec les autres. Je présenterai sous peu un nouveau spectacle qui s’appelle L’harmonica boute-en-train qui raconte l’histoire d’un voyage de la Louisiane jusqu’en Gaspésie dans les années 50. Ça me permet de toucher à plusieurs styles de musique comme le roots, le cajun, le gospel, le celtique et la musique traditionnelle des Appalaches et d’ici. »

C’est donc la tête remplie de projets que John Kerkhoven croque à pleines dents dans les opportunités qui se présentent à lui en ayant l’humble objectif de devenir un ambassadeur de l’harmonica et du blues en Gaspésie.