Carrières Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com Infolettre

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Personnalités inspirantes

Retour

11 mars 2025

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Amélie Masse: adopter un style de vie écoresponsable sans se priver

Amélie Masse

©Photo - Autoportrait

Amélie arborant la fameuse robe noire.

Amélie Masse et sa famille ont pris un virage écolo il y a quelques années, mais pour ceux qui croient que ces adeptes de la non-consommation sont tristes et gris n’on jamais rencontré la jeune femme de Mont-Louis.

« Écoresponsable, ça sonne tellement monotone. Je préfère emprunter des expressions comme : la non-consommation joyeuse parce que mon mode de vie ne me rend pas malheureuse et je ne vis pas de frustration face aux choix que j’ai fait », indique Amélie d’entrée de jeu.

Ça fait maintenant cinq ans qu’elle embrasse ce style de vie, même si elle a toujours eu cette conscience environnementale qui la guidait, parfois inconsciemment, à poser de petits gestes qui allaient transformer, non pas seulement son quotidien, mais tout son environnement. « À la base, je suis végétarienne. C’est quand je me suis informée davantage sur la culture des animaux que j’ai réalisé à quel point c’était dommageable pour l’environnement en ce sens que tout le processus de transformation avant d’en obtenir une partie dans ton assiette est beaucoup plus lourd que de s’alimenter de végétaux et de céréales. Ça nécessite huit à dix fois plus de ressources et cette raison en soit était, selon moi, suffisante pour me convaincre que de ne pas retourner en arrière. »

Amélie Masse insiste sur le fait que la privation ne fait pas partie de son vocabulaire. « Ici, on ne se prive pas, on découvre. Je prends l’exemple de la nourriture mexicaine ou indienne qui sont des explosions de saveurs. C’est très difficile de trouver ça plate. C’est ce que je suggère aux gens qui veulent commencer dans l’univers végétarien sans se sentir contraints. Qu’ils adoptent d’abord deux repas par semaine sans viande et de la bouffe mexicaine, c’est parfait pour ça parce que ça goûte bon. En plus, on peut utiliser ces fameuses fèves qu’on ne sait jamais quoi faire avec, ajoute-t-elle en riant. Ce n’est pas vrai qu’être végétarien, c’est seulement manger de la salade. Si c’était le cas, c’est clair qu’on voudrait tous mourir. »

Habillement de seconde main

Les vêtements sont aussi une facette importante de cette « non-consommation » joyeuse. Déjà petite, Amélie magasinait dans des friperies sans y voir un signe de pauvreté. « Je ne m’habillais pas là parce que je n’avais pas les moyens de m’acheter du linge neuf, mais bien parce que j’y faisais des découvertes incroyables. »

D’ailleurs, pendant la pandémie, en compagnie de son amie Virginie, elle s’est lancé le défi « une robe pendant un an ». L’idée était simple; soit de porter la même robe pendant 365 jours en utilisant d’autres vêtements qu’elle possédait déjà pour agencer le tout. Ayant acheté ladite robe à faible coûte dans le sixième présentoir au fond d’un magasin à rayons de qualité moyenne, Amélie avait certains doutes sur l’espérance de vie de son morceau de vêtement, surtout si elle devait le porter pendant un an. Et ce qui devait arriver, arriva. Le fermeture éclair s’est brisée. Elle l’a donc fait réparer en demandant à la couturière que ce soit très visible. Ainsi, sa robe noire lui est revenue avec une fermeture éclair rose fluo, lui donnant ainsi un nouveau souffle… et un nouveau look.

C’est dans cet esprit qu’elle s’est mariée. Alors que son défi d’une robe pour une année n’était pas terminé, elle a réussi à l’intégrer dans son « kit de mariage ». Elle a aussi été conséquente en demandant aux convives de ne pas s’acheter des fringues neuves pour se rendre à ses noces. « Nous avons une petite friperie qui s’appelle Frip & Art. Je peux dire que Delphine, la propriétaire, a fait des affaires d’or cette semaine-là », ajoute-t-elle. Quant à l’organisation du lieu, tous les meubles et la décoration ont été empruntés pour l’événement. « À la fin, personne n’a fait de commentaires parce que l’important était que nous étions tous ensemble. »

Esprit de communauté

L’idée derrière ce mode de vie est de créer une communauté où tout le monde se sent à l’aise d’emprunter aux autres. « On ne fait pas dans l’excès de zèle en ce sens que si mon fils a besoin d’une paire de pantalons parce que les siennes sont tellement déchirées qu’elles ne tiennent plus sur lui, oui, je vais en acheter une nouvelle paire si je n’ai rien trouvé à la friperie. Mais, pour d’autres objets, comme une perceuse qu’on va utiliser en moyenne six minutes dans une vie, est-ce qu’on a vraiment besoin d’en avoir une flambant neuve? Je pense aussi à une laveuse à pression que mon chum possédait, mais qui n’était jamais sorti de sa boîte d’origine en trois ans. Lorsque quelqu’un en a eu besoin, nous étions enthousiastes de lui offrir. »

Le gaspillage alimentaire est aussi une autre facette du mode de vie d’Amélie, Dominic et leur fils Romain qui est crucial, sinon primordial. « Ici, on récupère même les pelures de patates pour en faire des chips. Si les gens veulent faire une différence, je suis d’avis qu’on doit commencer par là. D’ailleurs, lorsque notre cérémonie de mariage s’est terminée, tout le monde est reparti avec une partie du buffet pour éviter que nous en jetions. »

Morale de l’histoire, Amélie n’est pas parfaite, et comme tout le monde, elle a un téléphone cellulaire et elle ne se déplace pas à pied entre Mont-Louis et Sainte-Anne-des-Monts. Par contre, elle conserve son téléphone jusqu’à ce qu’il tombe en morceaux et elle privilégie le covoiturage quand c’est possible. Même chose pour les cadeaux. « Je n’offre pas du neuf, mais des objets qui représentent vraiment la personne à qui je le donne. Et souvent ces objets ont une histoire et sont originaux. »

De l’appartement de son fiston qui est né avec cette même mentalité du genre « si ça existe déjà, pourquoi en acheter un nouveau? », Amélie a réalisé cette entrevue où l’on voit clairement derrière elle un petit four à pains miniature et deux ronds de poêle, style camping. Car pourquoi acheter des électroménagers neufs qui briseront dans cinq ans quand on n'en a pas vraiment besoin.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média