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Retour18 mars 2025
Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca
Des enseignants du Bas-Saint-Laurent contre les cellulaires à l’école

©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien
Les téléphones cellulaires, même s'ils affichent parfois de jolis chats, sont une source de distraction pour les élèves.
Au-delà de l’interdiction du téléphone cellulaire en classe, les enseignants du Bas-Saint-Laurent son en faveur pour l’éliminer complètement des écoles.
Le problème du téléphone cellulaire à l’école ne remonte pas à hier. C’est d’ailleurs pour cette raison que celui-ci a été interdit dans les salles de classe. Mais pour 82 % des enseignants affiliés à la Fédération des syndicats de l’enseignement et le Syndicat de l’enseignement de la région de La Mitis (SERM), cette interdiction devrait être imposée à l’ensemble de l’école. C’est d’ailleurs une mesure qui existe dans 44 % des établissements scolaires, surtout de niveau primaire, du Centre de services scolaire des Phares.
Pour le président du SERM, Jean-François Gaumond, cette prise de position, qui s’inscrit dans l’offensive professionnelle et pédagogique de la Fédération des syndicats de l’enseignement, démontre clairement ce que pensent les enseignants de l’utilisation du cellulaire à l’école. « Le téléphone est un irritant dans nos établissements scolaires. Le sortir complètement serait une plus-value pour la réussite de nos élèves en plus de réduire la cyberintimidation. Finalement, nous sommes d’avis que les élèves seraient plus enclins à participer aux activités à l’école sur l’heure du midi s’ils n’étaient pas toujours sur leur téléphone. »
Les enseignants sont d’avis que la socialisation entre les élèves serait améliorée puisqu’en ce moment, on observe souvent des élèves, souvent de la même école, s’envoyer des textos plutôt que de se parler face à face.
Une réussite mitigée
Bien que le téléphone cellulaire soit interdit dans les salles de classe, le président du syndicat ne se met pas la tête dans le sable quant à une éventuelle interdiction dans tout le périmètre d’une école. « Ce n’est pas quelque chose qui est facile à gérer et c’est loin d’être respecté par l’ensemble des élèves. Simplement pour l’interdiction en classe, il y en a qui vont amener deux cellulaires, dont un qu’ils remettent à l’enseignant et un deuxième qu’ils gardent sur eux. On en a aussi qui prétendent ne pas en avoir. »
Il ne s’agit pas de contraindre les jeunes, mais bien de favoriser leur concentration en classe et les empêcher d’être constamment interrompus par des textos et des notifications.
D’autres résultats de ce sondage révèlent que près de la moitié des enseignants souhaitent que l’âge de la « majorité numérique », soit l’âge minimum pour utiliser les réseaux sociaux, soit établie à 16 ans alors qu’un peu moins du tiers de ceux-ci optent pour 15 ans.
Finalement, des données qui ne sont pas en nécessairement en lien avec l’utilisation des cellulaires démontrent une augmentation marquée des incivilités et des dérangements en classe, causant une démotivation des enseignants et des retards dans la transmission des notions scolaires.
Les résultats de ce sondage qui a été effectué auprès des enseignants de la région, mais aussi à travers la province, ont été présentés à la Commission spéciale sur les impacts des écrans et es réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes. Cette commission commandée par le gouvernement du Québec a entendu plusieurs dizaines d’experts en plus de recevoir de nombreux mémoires sur le sujet. Une fois complétée, la Commission présentera ses conclusions et ses recommandations.
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