Élections fédérales : quelles stratégies les partis mettront-ils de l’avant?

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©Photo Médialo Archives

Les élections fédérales seront déclenchées dimanche.

Les élections fédérales se vivent dans un contexte jamais-vu alors que les yeux sont rivés sur les faits et gestes du président américain Donald Trump. On a discuté avec Clémence Beaulieu-Gendron, une experte en relations gouvernementales chez TACT Conseil, afin d’en apprendre davantage sur les stratégies de communication des différents partis.

1 - Qu’est-ce que les électeurs canadiens veulent entendre des candidats dans le contexte actuel?

Tout d’abord, ce qui est intéressant de remarquer est que pour la première fois depuis 1988, la question de l’urne sera un enjeu national et non pas une question identitaire. En ce sens, les électeurs voudront savoir qui est le mieux placé pour faire face à la crise tarifaire et à Donald Trump. Ce sera donc une course entre les conservateurs et les libéraux, mais sur un point de vue régional comme en Gaspésie, le Bloc québécois sera un joueur important. Leur stratégie sera de prendre les enjeux nationaux et de les représenter à l’échelle locale. Il devra y avoir aussi un discours de collaboration avec le parti qui sera élu.

Quant aux conservateurs de Pierre Poilièvre, il a perdu ses deux chevaux de bataille qui étaient la taxe carbone et les attaques envers Justin Trudeau. Il doit se redéfinir rapidement avec ses politiques car tout repose sur ses épaules tandis que le chef libéral, Mark Carney, a déjà présenté son trio vedette, soit Dominic Leblanc, François-Philippe Champagne et Mélanie Joly. Il y aussi le premier ministre ontarien, Doug Ford, qui pourrait avoir une influence sur la campagne fédérale.

2 - Est-ce que les candidats doivent « tenir tête » à Trump ou adopter une approche basée sur la conciliation et la négociation?

Il est clair que Trump n’est pas quelqu’un de traditionnel sur le plan politique. La diplomatie et la négociation avec les États-Unis ne se jouent pas de la même façon. Avec les nombreuses attaques qu’il a menées contre le Canada autant sur l’approche territoriale que les tarifs imposés, c’est clair que les électeurs veulent plus de mordant de la part de leur dirigeant, ce qui n’est pas nécessairement dans nos habitudes.

3 - Est-ce que les attaques envers ses adversaires est toujours une bonne stratégie à avoir?

Pierre Poilièvre a été étiqueté comme le « goon » qui s’en prend constamment à ses adversaires, mais cette stratégie ne fonctionne plus et c’est pourquoi il doit se redéfinir et miser sur l’unicité du Canada. D’un autre côté, on a entendu les libéraux utiliser la stratégie de rapprocher Pierre Poilièvre à Donald Trump. Ça peut être valable, mais ce qui vient changer la donne est le fait que le président a lui-même déclaré qu’il aimerait mieux négocier avec un libéral. Maintenant, on doit se demander pourquoi Trump a dit ça et ce qu’il souhaite réellement comme résultat.

4 - Est-ce que la campagne électorale se redéfinira au gré des déclarations de Trump?

C’est le ton qui risque surtout de changer. Ça devient de plus en plus ferme du côté du Canada. On l’a vu avec Justin Trudeau en fin de mandat et maintenant, on voit Mark Carney tisser des partenariats avec l’Europe et se pencher sur l’achat d’avions militaires. Plutôt que de changer le discours, on risque plus de voir l’eau monter en température. C’est clair qu’on ne peut pas rester les bras croisés lorsqu’on parle d’annexion du Canada. Il faut analyser chacune de ses sorties pour tenter de savoir ce qu’il veut vraiment sans tomber dans le panneau.

Clémence Beaulieu-Gendron termine en mentionnant le redécoupage électoral qui est une nouvelle réalité puisqu’il sera beaucoup plus difficile de rejoindre l’ensemble des électeurs sur un territoire aussi immense. C’est en ce sens que les stratégies de communication seront d’autant plus importantes puisque les déplacements devront être calculés, histoire de savoir où ce sera le plus payant d’aller.

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