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Retour14 avril 2025
Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca
Évaluation des patients: nouvelle collaboration entre paramédics et infirmières en Gaspésie

©Jessica Gélinas
Un nouveau projet pilote, qui amènera les paramédics et les infirmières à collaborer davantage, est mis sur pied dans le but de mieux évaluer les patients qui font appel au 9-1-1.
Concrètement, cette nouvelle collaboration découle d’une volonté du ministère de la Santé qui y voyait une belle façon de mieux encadrer le travail des paramédics et aussi de mieux juger la pertinence d’un transport ambulancier dans certains cas jugés moins graves.
Trois projets sont mis de l’avant, soit la paramédecine communautaire, la régulation et la coévaluation. Dans le cas de la Gaspésie, ce sont les deux derniers volets qui ont été introduits. « La régulation se fait d’abord au niveau du 9-1-1. Lorsque la répartitrice reçoit un appel qui tombe dans la catégorie non-urgent, il est redirigé vers une infirmière de régulation qui fera une analyse plus approfondie du patient. Si l’évaluation ne nécessite pas de transport ambulancier, il sera conseillé au patient de se tourner vers d’autres alternatives comme les cliniques, les guichets d’accès à la première ligne ou les médecins de famille. D’autres types de transport pourraient être suggérés comme un taxi ou le transport adapté », explique le vice-président exécutif à la Fédération du préhospitalier du Québec, Jérémie Corneau-Landry.
Ce dernier est d’avis qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction puisque ça permet de réduire le nombre de transports ambulanciers non-urgents. « En Gaspésie, avec un nombre restreint d’ambulances sur un vaste territoire, on veut éviter de se retrouver dans une véritable situation d’urgence avec des ambulances qui sont monopolisées pour des transports qui ne nécessitent pas notre intervention. »
Ensuite il y a la coévaluation. Tous les paramédics ont suivi cette formation avant l’implantation du projet-pilote. Il concerne l'ensemble des appels logés au 9-1-1 qui nécessitent l'intervention d'une ambulance . Ainsi, les paramédics se rendent sur place et procèdent à l’évaluation du patient, prennent les signes vitaux et font une historique du cas. Après cette évaluation, si les ambulanciers estiment que la situation du patient n’est pas critique, ils vont communiquer avec une infirmière au CISSS-Gaspésie pour lui exposer le cas.
L’infirmière devra alors évaluer la suite des choses et exposer différentes options aux patients. « Toutefois, en aucun cas, les paramédics refuseront un transport vers un hôpital à un patient si tel est son désir même après avoir s’être fait expliquer que son cas ne nécessitait pas un transport urgent en ambulance », précise Jérémie Corneau-Landry. Si les paramédics ne procèdent pas au transport, il pourra y avoir un suivi avec une infirmière jusqu’à une prise de rendez-vous.
Jérémie Corneau-Landry se réjouit de cette initiative qui permet de diminuer les transports inutiles tout en valorisant la profession des paramédics. « Ça ajoute un champ d’expertise à l’évaluation du patient en plus d’ouvrir le dialogue avec d’autres professionnels de la santé comme les infirmières. »
En terminant, le vice-président apporte un léger bémol quant au projet en affirmant que tant que l’accès à un médecin de famille ou aux cliniques ne sera pas optimal, ce ne sera quand même pas toujours facile de convaincre les patients de refuser un transport ambulancier vers un hôpital. Il ajoute aussi que le projet est à ses premiers balbutiements. « Ça ira encore mieux lorsque ce sera disponible en tout temps, 24 heures sur 24. »
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